Les forces de sécurité tchétchènes ont rédigé une liste d'artistes qui pourraient être homosexuels, ont déclaré des employés d'organisations des droits Humains au site "Kavkaz Realii".
"Dans cette liste, il y a deux ou trois douzaines de personnages culturels, principalement des chanteurs, détenues dans des prisons gays secrètes" ont déclaré des prisonniers de ces "camps cachés" aux responsables locaux d'ONG.
Selon un employé d'une autre organisation non gouvernementale, au moins trois détenus homosexuels ont été interrogés sur les artistes figurant sur cette liste.
"Ces gens, que nous avons aidés à quitter la Tchétchénie, ont déclaré que les noms des chanteurs célèbres figurent sur les listes, nous savons que certains d'entre eux ont quitté la Tchétchénie, craignant pour leur vie", a-t-il ajouté.
L'interlocuteur d'une autre organisation a également mentionné des rapports de deux personnes détenues dans une prison gay secrète à Argun.
Début d'avril, les persécutions des homosexuels en Tchétchénie ont été dénoncées. La Tchétchénie a démenti ces accusations. Les enquêtes journalistiques, ainsi que les rapports de militants des droits Humains, ont suscité de grandes réactions autour du Monde. L'organisation Human Rights Watch, basée sur les témoignages recueillis, pense que Magomed Daudov, le porte parole du Parlement tchétchène, serait à l'origine de ces rafles.
Les représentants des Nations Unies, les États-Unis, l'Union européenne, la Grande-Bretagne ont demandé aux autorités russes de procéder à une enquête. Le 30 juin, l'ombudswoman (défenseuse des droits Humains, Tatyana Moskalkova, a déclaré que le Comité d'enquête de la Fédération de Russie fournirait les résultats des investigations sur l'oppression des homosexuels en Tchétchénie, mais rien n'a été rendu public.
Les employés du mouvement public "Russian LGBT Network" ont publié un rapport sur les faits de persécution et de torture des homosexuels en Tchétchénie.
Selon eux, début juin, 200 hommes auraient été détenus dans des "prisons secrètes" en Tchétchénie, pour le simple fait d'être homosexuel.