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Santé LGBT. Israël ouvre le don du sang aux gays sans abstinence.
Don du sang : Israël réintègre les gays, la France prône toujours l’abstinence.
Israël a annoncé l’ouverture du don du sang aux gays sans délai d’abstinence. Pendant ce temps, en France, le Conseil d’État a retoqué la demande de plusieurs associations LGBT.
Les Services d’urgence médicales en Israël (Magen David Adom) ont annoncé l’ouverture du don du sang aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Selon The Times of Israël, c’est une coalition d’associations LGBT, associées à l’Israel AIDS Task Force et à la députée Meirav Ben-Ari, qui a permis ce changement. Cette dernière est connue pour avoir fait un enfant avec son meilleur ami gay en 2016 et l’avoir révélé dans les médias israéliens.
Auparavant, une année d’abstinence était nécessaire en Israël pour prétendre contribuer au don du sang, comme c’est le cas en France. La coalition, qui a jugé cette précaution « inadaptée et pas réaliste », a réussi à faire changer la donne. Les services de santé du MDA expliquent ainsi avoir mis au point un système de « double-test » qui implique d’analyser une deuxième fois le sang des HSH avant infusion, après avoir été « conservé dans un congélateur spécifique pendant quatre mois ». Le ministère de la Santé israélien a accepté de tester ce dispositif pendant deux ans.
israelvalley.com
La mort met fin au projet de deux artistes gay
Elles voulaient se dire «oui» 25 fois à travers le monde dans une performance artistique pour célébrer le mariage gay, mais la maladie, terrible et foudroyante, a brisé leur rêve.
Couple dans la vie réelle, la Néerlandaise Julian P. Boom, 39 ans, et la Belge Fleur Pierets, 44 ans, s'étaient lancées dans une aventure qui devait les mener dans les 25 pays où le mariage homosexuel est légal.
Après New York, Amsterdam et Anvers, elles se sont mariées pour la quatrième fois à Paris le 7 novembre dernier.
Mais «après la cérémonie, Julian a été prise de fort vertige et j'ai dû la soutenir en descendant les escaliers de l'Hôtel de Ville», raconte Fleur à l'AFP.
Quelques jours plus tard, la Néerlandaise perd connaissance. A l'hôpital, les examens révèlent qu'«elle a de nombreuses tumeurs dans la tête et autour de son coeur. Les médecins lui donnent trois mois (à vivre) durant lesquels elle perdra sa capacité à parler et à se souvenir des choses, jusqu'à ce qu'elle glisse dans le coma».
Aujourd'hui, le couple est retourné dans la maison de la mère de Fleur en France: «Vu que nous avons tout vendu pour réaliser ce projet, il n'y avait plus de maison où rentrer.»
«Les choses vont très vite; elle a perdu complètement la mémoire et elle est incapable de bouger les lèvres - son cerveau a oublié qu'elles étaient là. Les médecins m'ont dit que chaque fois qu'elle s'endormait, il y avait un risque qu'elle ne se réveille pas», poursuit Fleur.
Poursuivre leur «Projet 22»
«C'est un cauchemar angoissant», dit-elle.
L'idée initiale du projet était, «plutôt que de nous plaindre des quelque 170 pays où le mariage gay est interdit», de «célébrer» les pays où cela était légalisé.
Mais ce qui devait être leur première performance «publique» à deux connaît désormais une fin brutale. «Cela me brise le coeur que nous ne puissions pas continuer», regrette l'artiste belge.
Le couple est «très, très fier» d'avoir pu «toucher une audience aussi large», bien au-delà de ses espérances.
Et Fleur a promis à Julian lors de leur dernière conversation «lucide» d'écrire un livre et d'ainsi poursuivre leur «Projet 22» - nombre auquel se sont ajoutés entre-temps l'Allemagne, Malte et l'Australie.
Une page a été ouverte sur le site du projet pour soutenir le couple dont l'assurance ne couvre pas les soins palliatifs. «Non seulement elle perd l'amour de sa vie, mais elle devra faire face à d'énormes factures quand Julian ne sera plus là», confie Bart, un ami.
«Elle va me manquer terriblement», ajoute Fleur, qui gardera ancré en elle le fait «que l'amour et l'optimisme changent la donne». «Et que j'ai eu de la chance d'avoir trouvé une femme avec qui je voulais me marier 25 fois.»
20min.ch
LES GAYS ET LE VIH EN RUSSIE: LE SILENCE ET L’IGNORANCE
La stigmatisation d'Etat affectant les homosexuels et bisexuels de Russie pèse lourd dans le bilan catastrophique de l'épidémie de sida, comme le souligne un reportage d'«Attitude».
«Les capotes, ça ne protège pas du VIH», assène Vladislav. A 34 ans, cet employé d’hôtel à Rostov-sur-le-Don fait partie des 1,5 million de séropositifs qui vivent en Russie. Le témoignage, plutôt glaçant, ouvre le reportage du magazine britannique «Attitude» (publié également par le site de «The Guardian»), sur la propagation du virus du sida en Russie et les ravages de l’ignorance, de la désinformation et de répression des LGBT dans ce pays. Vladislav dit avoir négligé le préservatif avec ses partenaires masculins par conviction que le sida n’existe pas vraiment: «J’avais vu une émission à la télé qui démentait l’existence du VIH». Après avoir été diagnostiqué en mars, il s’est davantage renseigné, et il confie être aujourd’hui «dans un état de confusion».
L’Onusida rapporte que 103’000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en Russie en 2016, +5% en un an. Et l’organisation estime à un demi-million le nombre de cas non dépistés. Sans parler des morts: 14’631 sur les six premiers mois de l’année: +13% par rapport au semestre précédent.
PEUR DE SE DÉCLARER
Le journaliste Matt Cain s’est rendu à Moscou, auprès des militants du centre LGBT de la ville. Dans le métro, le groupe attire les regards réprobateurs et hostiles. Ils passent devant une boulangerie dont la vitrine arbore une pancarte «Pas de pédés ici». Les bureaux de l’association, eux, ne sont signalés par aucun panneau, dans un immeuble anonyme de banlieue. Ils y retrouvent Alexander, du projet LaSky. Il explique la réticence des gays russes à se faire tester: «Quand un homme se rend dans une clinique et qu’il est diagnostiqué positif, la première personne qu’il voit arriver est un épidémiologiste qui demande comment il a contracté le virus.» Si l’on répond que c’est lors d’un rapport sexuel avec un homme, on se retrouve enregistré sous le «code 103» – une information accessible par la police et le Ministère de l’intérieur. D’après les chiffres officiels seules 2% des infections au VIH apparaissent sous cette catégorie. Bien loin des taux d’infection des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) dans les autres pays industrialisés, ce qui suggère qu’une large majorité des HSH russes craint de se déclarer. Dans ces conditions, le gouvernement russe a beau jeu de ne rien faire pour la prévention du VIH auprès des LGBT.
Phoenix Plus est un groupe d’information et de soutien aux séropositifs qui existe depuis 2006 avec l’aide de la fondation Elton John. Une aide mal vue par les autorités, qui ont limité drastiquement les activités des ONG occidentales. Le groupe distribue des autotests VIH, notamment sur des lieux de drague. Au sauna gay Voda, les clients sont peu réceptifs. Plusieurs de ceux qui sont approchés par les bénévoles de l’association refusent le dispositif en évoquant la thèse de la «conspiration» des firmes pharmaceutiques étrangères.
LE POIDS DE LA LOI
Sans médias gay, ni représentation des gays dans les médias, difficile de balayer les préjugés. La trop fameuse loi «contre la promotion» de l’homosexualité signée par Vladimir Poutine en 2013 pèse lourd dans cette situation. «On a besoin de journalistes ouverts pour faire passer le message, mais ils ont peur d’écrire sur les questions gay. Le problème est que la loi est tellement vague qu’on peut vous accuser de l’enfreindre seulement pour avoir diffusé une information. En fin de compte, cela établit un silence complet sur la question», explique Boris Konakov, ancien journaliste qui a fait son coming-out en tant que gay séropositif l’an dernier. Depuis, il est sans travail.
En attendant, l’épidémie de VIH parmi les Russes homosexuels et bisexuels reste invisible. «Pour la stopper, les docteurs disent que nous avons besoin de médicaments et de préservatifs, mais selon moi ce n’est pas le plus important, ajoute Pisemskiy, un militant. On arrêtera l’épidémie seulement quand on aura éradiqué la stigmatisation des gays.»
http://360.ch
Un médicament anti-cancer pour lutter contre le sida ? Une découverte surprise à confirmer
La bonne nouvelle pour cette journée mondiale de lutte contre le sida.
SIDA - Le hasard est une chance, en science. Pour cette journée mondiale de lutte contre le sida, une équipe de chercheurs français annonce avoir trouvé la piste d'un possible traitement contre le sida alors qu'elle travaillait sur un protocole anti-cancer.
Le professeur Jean-Philippe Spano et son équipe de la Pitié-Salpêtrière viennent de publier des observations dans le journal scientifique Annals of Oncology, la référence des publications sur le cancer. Ils s'étaient penchés sur le nivolumab, un anti-cancéreux efficace dans le traitement du cancer du poumon. Leur patient était infecté par le virus du sida.
Ils ont ainsi découvert un phénomène imprévu: la "décroissance drastique et persistante" des réservoirs de cellules dans lesquels le virus du sida se cache lors des attaques des médicaments antirétroviraux. Pour l'instant, ce résultat encourageant n'a été observé que sur une personne.
Eradiquer complètement le virus?
Ces cellules réservoirs se trouvent dans le système immunitaire, le cerveau, la moelle épinière et les gamètes. Elles sont dormantes et ne peuvent être éliminées ni par les antirétroviraux ni par des traitements immuno-suppresseurs. D'ailleurs, si le traitement s'arrête, le virus se réactive et contamine d'autres cellules.
Dès lors, si les scientifiques trouvent un moyen de nettoyer ces réservoirs de cellules infectées par le virus du sida, cela devrait permettre d'éradiquer complètement le virus, donc de guérir les patients.
Le professeur Spano explique: "les cellules dormantes infectées ne produisent pas activement le virus: elles sont infectées de manière latente. Elles se cachent dans des réservoirs dès le début de la propagation du virus. Problème: les traitements immuno-suppresseurs réactivent les cellules dormantes. Le plus souvent, cette réactivation est bloquée par des check-points, mais ces derniers ont l'indélicatesse de bloquer aussi les fonctions de défense des cellules."
Or, si l'on empêche les check-points d'agir, les cellules dormantes réactivées apparaissent au grand jour et le système immunitaire peut alors les repérer et les éradiquer.
Première démonstration du phénomène
L'équipe du professeur Spano a procédé à 31 injections de nivolumab, un inhibiteur de check-points, sur un homme de 51 ans, tous les 14 jours depuis décembre 2016. Il avait été diagnostiqué séropositif en 1995 et touché par un cancer du poumon en 2015.
Juste après les injections, le virus du sida n'était pas visible, puis il a gagné en activité, pour finalement décroître 45 jours après. Ainsi de suite pendant 120 jours.
Un seul cas, d'autres études à venir
"Nous avons mis au jour la première démonstration de ce mécanisme, continue le professeur Spano. Il peut être efficace sur les patients atteints du virus du sida, avec ou sans cancer et semble ne pas produire d'effet secondaire."
Bien sûr, il ne s'agit que d'un seul cas. D'ailleurs, "chez un autre patient, il n'y a eu aucune diminution", précise Jean-Philippe Spano à FranceInfo. Il faut donc rester prudent
L'expérience doit être vérifiée sur de nombreux autres patients afin d'attester de sa véritable efficacité. Les auteurs précisent justement qu'un test est en cours sur un plus grand nombre de patients. "Mais cette découverte s'avère prometteuse", atteste le rédacteur en chef de la revue, qui officie au saint des saints de l'oncologie, l'Institut Gustave Roussy à Villejuif.
huffingtonpost.fr
Homosexuel et séropositif au VIH, il risque l’expulsion au Maroc
Une intelligence artificielle peut repérer l'homosexualité avec 90% de certitude grâce à la reconnaissance faciale
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Découverte - Intelligence artificielle et orientation sexuelle - L'intelligence artificielle...
Alain Gerlache dans Soir Première. (du 08/09/2017)
Dans sa séquence "Découverte" sur Soir Première, Alain Gerlache évoquait vendredi cette étonnante étude de chercheurs de l'Université de Stanford, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology et disponible sur le Web: une intelligence artificielle est capable d'identifier l'orientation sexuelle d'hommes et de femmes à partir de photos de leurs visages, bien mieux que des humains, avec un degré d'exactitude allant jusqu'à 91%.
Depuis une base de données de 35.000 photos de visages
Les chercheurs se sont basés sur un corpus de 35.000 photos récoltées sur un site de rencontre américain où les profils sont publics, et où les gens affichent leurs préférences sexuelles, et ils ont fait analyser à l'intelligence artificielle les visages pour tenter d'y déceler des caractéristiques propres aux hétérosexuels et aux homosexuels.
Lorsqu'on lui présentait deux photos, l'une d'une personne homosexuelle, l'autre hétérosexuelle, l'intelligence a donné la bonne orientation sexuelle pour 81% des hommes, et 74% des femmes. Lorsqu'on lui présentait cinq photos de la même personne sous la main, ce taux de réussite grimpait à 91% pour les hommes, et 83% pour les femmes.
Avec les mêmes photos, les vraies personnes interrogées n'arrivaient à reconnaître l'orientation que pour 61 % des hommes et 54 % des femmes... Mais l'intelligence artificielle a pu traiter près de 35.000 photos afin d'arriver à ce résultat, ce qui n'est évidemment pas le cas pour les humains. Et que ces résultats s'inscrivent dans une situation où deux personnes sont présentées à l'IA, qui sait qu'une des deux est homosexuelle: on est donc dans une situation de comparaison entre deux visages.
Du bon... et du mauvais
Parmi les caractéristiques relevées, les femmes homosexuelles avaient des mâchoires plus larges et des fronts plus petits que les femmes hétéros. De leur côté, les hommes gays avaient des mâchoires plus étroites, des nez plus longs et généralement moins de pilosité.
Des résultats qui ont un bon côté, comme le relevait Alain Gerlache, "car cela tend à montrer qu'on ne devient pas, on naît et on est homosexuel", de quoi battre en brèche de fumeuses théories sur l'éducation, la maladie ou le choix.
Mais aussi un très mauvais côté relevé par les chercheurs, inquiets que leurs méthodes pourraient être utilisées pour détecter l'orientation sexuelle d'une personne sans son consentement. "Nous avons été très troublés par ces résultats et avons passé beaucoup de temps à nous demander si on devait les rendre publics. On ne voulait pas nous-mêmes rendre possibles les dangers qu'on essaie de prévenir."
Les chercheurs voient là un risque énorme pour les communautés homosexuelles et transgenres: "Les lois de plusieurs pays criminalisent l'homosexualité, et dans huit pays, dont l'Iran, la Mauritanie, l'Arabie Saoudite et le Yémen, elle est passible de peine de mort. C'est donc crucial d'informer les politiciens, les compagnies de technologies, et plus important encore, la communauté gay, d'à quel point les technologies basées sur la reconnaissance faciale peuvent être précises."
rtbf.be
Il pique trois mineurs et leur dit «tu as le sida»
Trois jeunes qui participaient au festival Touquet Music Beach vendredi soir ont été piqué par une aiguille ou une seringue par un individu d’une vingtaine d’années
Un jeune homme et deux filles de 14, 15 et 16 ans ont été conduits à l’hôpital vendredi soir après avoir été piqués au bras, à l’aide d’une seringue ou d’une aiguille, lors du Touquet Music Beach, au Touquet (Pas-de-Calais).
Le parquet de Boulogne confirme les faits et précise qu’une plainte a été déposée au commissariat du Touquet par une des victimes. Il est possible que les deux autres déposent plainte à leur tour dans les jours qui viennent.
La belle-mère d’une victime raconte, via la Voix du Nord, « dans le festival, la rumeur courait que plusieurs personnes avaient été blessées par un individu d’environ 20 ans qui leur disait : « Tu as le sida. »
Prises de sang et trithérapie
Des prises de sang et un traitement trithérapie ont été prescrit aux victimes afin d’empêcher le développement du VIH et de virus hépatiques.
« Il doit prendre pendant 28 jours un médicament dans le cadre de la trithérapie. Chaque cachet coûte 700 €. Heureusement il y a une prise en charge. Un bilan sanguin sera fait dans vingt-huit jours. Si les résultats sont bons, il arrête la prise de médicament. Ce que vivent ces gamins est vraiment horrible », raconte la belle-mère d’une victime.
L’individu pas encore identifié
L’auteur des piqures n’a pas encore été identifié. L’enquête du commissariat de police du Touquet se poursuit.
.courrier-picard.fr
Polémique autour de la levée de l’interdiction de soins funéraires pour les personnes mortes du VIH
Un syndicat de thanatopracteurs dénonce le risque de contamination et le manque d’assurance donnée par le ministère de la Santé.
Dès janvier 2018, les personnes mortes en étant porteuses du VIH ou de virus hépatiques seront traitées comme les autres. En effet, en juillet, le ministère de la Santé a pris un arrêté, dans ce sens, qui levait l’interdiction de pratiquer des soins funéraires sur ces corps. Comme le rapporte Francetvinfo, le geste avait alors été salué par les élus et des associations comme Actu-Up ou Aides.
Cet arrêté ministériel doit entrer en vigueur en 2018, mais une partie des professionnels des soins funéraires refusent de l’appliquer. Depuis le 22 août, une pétition lancée par le syndicat des thanatopracteurs indépendants et salariés circule en ligne. Elle demande le retrait pur et simple de cet arrêté, mettant en avant "le risque de piqûre ou de coupure", qui pourrait engendrer la transmission du virus, comme l’explique Francetvinfo
"Pas d’obligation de mener ces soins"
Cédric Ivanes, le président du syndicat des thanatopracteurs explique ainsi qu’il "n’existe aucune étude sur la durée de vie des virus une fois que la personne est morte". "On est pas obligé de faire ces soins" ajoute-t-il, expliquant que son syndicat étudiait la possibilité d’exercer un droit de retrait en 2018.
En face, les associations anti-sida ont appelé à la condamnation de cette pétition. Mikaël Zenouda, le président d’Act-Up Paris souhaite "obtenir des garanties auprès du ministère de la Santé sur l’entrée en vigueur effective de l’arrêté en janvier 2018".
Cédric Ivanes de son côté dénonce la dangerosité des instruments utilisés par la profession, qui peuvent causer facilement des entailles et des coupures. "On manie des scalpels, des aiguilles métalliques, des tubes de prélèvements pointus". L’hépatite C par exemple, peut se transmettre par l’exposition à de petites quantités de sang, ce qui explique la crainte d’une partie de la profession.
"Respecter les précautions universelles"
Mais Jean-Luc Roméro, conseiller régionale d’Île-de-France et membre de l’association des élus locaux contre le sida explique que "aucun cas de contamination d’un thanatopracteur n’a pour l’instant été rapporté". Si celui-ci admet que "les médecins ne mentionnent pas tous le sida dans les causes de mort et que 25 000 personnes ignorent qu’elles sont séropositives", il suffit selon lui de "respecter les précautions universelles" lors des soins, comme avec n’importe quel corps.
Dans sa pétition, le syndicat des thanatopracteurs propose lui de continuer ce qui se faisait déjà, à savoir la "toilette mortuaire". Il s’agit selon le syndicat d’un "acte identique au soin, à l’exception des actes invasifs de conservation (sutures et incisions), et qui permet de se recueillir dans les mêmes circonstances auprès du défunt".
sudouest.fr
Chez les homosexuels français, les jeunes sont les plus touchés par le VIH
153 000 personnes vivent avec le VIH en France, selon l’agence Santé publique France. Grâce aux traitements et à la prévention effectuée dans les années 90, l’épidémie est jugulée. Mais chez les jeunes homosexuels, le taux de contamination reste élevé. Partagés entre la crainte du virus et des pratiques à risques qui s’invitent dans leur vie sexuelle de plus en plus jeunes, ils n’ont pas bénéficié du même discours de prévention que leurs ainés.
EN BRETAGNE, LA CPAM 29 (FINISTERE) DISCRIMINE LES TRANS !
Les personnes trans sont discriminées par la CPAM 29 : nous appelons à la mobilisation des partenaires locaux et nationaux, associations, collectifs et individu.e.s trans et allié.e.s. afin de dénoncer cet état de fait !
Ouest Trans vient d’apprendre la réponse négative à la procédure de recours entamée par l’un de ses adhérents. Après une rencontre peu satisfaisante ayant eu lieu au printemps avec l’association, la CPAM 29 fait toujours preuve d’un manque de volonté manifeste à améliorer l’accès aux soins des personnes trans et à s’engager contre les discriminations au sein même de leur propre administration et à simplement assurer le respect des droits de leurs assuré.e.s.
La CPAM du Finistère vient en effet de légitimer (en recours) une demande d'entente préalable pour une mammectomie selon une procédure "exceptionnelle" qui n'a aucune existence légale et s'appuie sur un protocole non-officiel établi par le médecin conseil national et l'organisme des tutelles: cette opération n’est en aucun cas soumis à entente préalable par le Code de la Sécurité Sociale.
Déjà alertée par plusieurs témoignages de refus de remboursement concernant des chirurgies de certaines personnes dans le cadre de leurs transitions, Ouest Trans a envoyé le 23 mars une lettre à la CPAM29 afin de débloquer ces situations de manière urgente. Plus d'un mois après, une réponse nous est parvenue afin de fixer un rendez-vous. Cette rencontre a eu lieu le 16 juin à la CPAM de Quimper en présence de deux des membres du bureau de Ouest Trans ainsi que du Directeur de la CPAM 29, M. Joel Quiniou et du Dr Isabelle Caprais, médecin conseil et responsable de l'échelon local du service médical.
Lors de ce rendez-vous , les réponses qui nous ont été faites sont restées vagues et insatisfaisantes, aucun engagement ne nous a été signifié et aucune preuve ne nous a été donnée d’une volonté quelconque de la part de la CPAM 29 de respecter les droits des personnes trans d'un point de vue général, ni même de débloquer les situations individuelles problématiques en cours.
Alors que des rendez-vous similaires avec les CPAM 35 et CPAM 22 avaient permis d'aboutir à un éclaircissement satisfaisant et des échanges constructifs allant dans le sens d'une véritable prise en compte des difficultés rencontrées par les personnes trans, la CPAM 29 est restée fermée au dialogue, et semble être restée sur un point de vue rigide, complètement aveugle aux réalités sociales de ses assuré.e.s.
LE FINISTERE, UNE SITUATION "D'EXCEPTION" PREOCCUPANTE
Depuis la création de Ouest Trans, nous avons pu nous rendre plusieurs fois dans le Finistère, notamment pour y tenir des groupes de parole. Nous avons été choqués par plusieurs témoignages de situations catastrophiques que peuvent rencontrer les personnes trans, à un niveau administratif mais surtout au niveau de l'accès au soin. En effet, des signalements de cas de maltraitances médicales nous ont été rapportés, ainsi que, plus globalement, de nombreux obstacles à l’accès aux soins, et à leur remboursement.
Nous rappelons que la situation géographique des personnes trans est souvent un obstacle supplémentaire dans leurs démarches, elle ne fait qu' accentuer des situations de précarité financière et renforce leur isolement, les privant ainsi d'informations sur leurs droits et de soutien communautaire mais aussi quelquefois d'une simple sociabilité sécurisante.
FACE A L'URGENCE DE LA SITUATION EN FINISTERE, OUEST TRANS APPELLE A UNE MOBILISATION COLLECTIVE POUR GARANTIR NOTRE ACCES AUX SOINS!
Si vous rencontrez vous aussi des difficultés auprès de la CPAM 29 concernant vos droits à remboursement de chirurgies, vous pouvez saisir le défenseur des droits, individuellement ou avec l’aide d'une association de plus de 5 ans d'existence. N'hésitez pas à nous contacter pour que nous aidions dans cette démarche.
Si une demande d'entente préalable vous est demandée pour une mastectomie, n'hésitez pas à faire un recours dans les deux mois après la notification du rejet, puis à aller jusqu'au tribunal administratif si il le faut (procédure non payante).
Contact : ouesttrans [at] gmail.com
[COMMUNIQUÉ DE OUEST TRANS]
Traitement préventif contre le sida: Mylan lance un générique en France
Le laboratoire américain Mylan annonce avoir lancé mercredi en France un générique du traitement préventif contre le sida Truvada, après avoir obtenu l'autorisation de mise sur le marché de l'Agence Européenne des Médicaments (EMA).
Le médicament Emtricitabine/Tenofovir disoproxil Mylan, en boîtes de 30 comprimés est "indiqué en association avec d'autres antirétroviraux pour le traitement des adultes infectés par le VIH-1", précise un communiqué.
Il est également "indiqué en prévention, pour réduire le risque d'infection par le VIH-1 par voie sexuelle chez les adultes à haut risque de contamination".
Trois autres laboratoires ont obtenu, auprès de l'agence du médicament ANSM, l'autorisation de commercialisation d'un générique du Truvada: il s'agit de Biogaran (Servier), EG Pharma et Zentiva (Sanofi).
Selon Mylan, le Truvada, une combinaison d'antirétroviraux du laboratoire américain Gilead, est le traitement antirétroviral le plus utilisé en Europe aujourd'hui, puisque "plus d'un quart des patients" en bénéficient en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, en Italie et en Espagne.
Destiné aux personnes à "haut risque" de contamination par le VIH, il est prescrit à l'hôpital mais également dans certains centres spécialisés, et n'est "pas efficace à 100% dans la prévention de l'acquisition du VIH", avertit l'ANSM.
Il est autorisé comme traitement préventif depuis 2012 aux États-Unis et depuis 2015 en France.
Pris en charge à 100% en France depuis janvier 2016, ce dispositif qui bénéficiait à plus de 3.000 personnes début 2017, est coûteux: plus de 400 euros le flacon de 30 comprimés.
AFP
Narbonne: le centre de dépistage du Sida a baissé le rideau faute de moyens
Douche froide en plein été pour le Cdag (Centre de dépistage anonyme et gratuit du VIH et Hépatites) de Narbonne, l’annonce a été faite par l’ARS (Agence régionale de Santé), mi-juin, de la fermeture définitive de la structure. Depuis le 1er juillet, plus aucun dépistage n’est réalisé, «seuls les derniers résultats sont disponibles», a indiqué le Docteur Nathalie Morla qui était le médecin référent.
La raison de cette fermeture viendrait d’une décision administrative de l’Agence régionale de la Santé (ARS) qui n’a pas accordé le label Cegidd au centre narbonnais. Si le label n’est pas octroyé, les financements de l’ARS ne suivent logiquement pas. Pour le Docteur Nathalie Morla, les motivations de l’ARS sont floues: «J’ai été prévenue mi-juin. On nous a dit que le dossier n’avait pas été fait à temps puis ensuite que des conventions n’avaient pas été signées. Bien sûr, l’ARS nous a certifiés que cela ne remettait pas en cause la qualité de notre travail».
Malgré ce, le Docteur Morla n’aura plus la charge du centre et le personnel doit être affecté à d’autres tâches. Et pourtant l’activité du Cdag était loin d’être au ralenti: entre 1800 à 2000 visites par an. «Nous avons des migrants qui viennent au dépistage. Nous allions mettre en place des visites auprès des prostitué(e)s», a ajouté le Docteur Morla.
Le centre travaillait également en direction des mineurs et majeurs, quelle que soit leur orientation sexuelle. Selon une source proche du dossier, les cordons de la bourse ont craqué: «L’activité d’un Cegidd est plus importante qu’un centre de dépistage. Il aurait fallu doubler le personnel».
- Un partenariat avec Perpignan?
Alors quelle solution pour les Narbonnais? Se rendre à Perpignan, Carcassonne ou Béziers. Pas toujours évident, surtout lorsque la population du Cdag était constituée de lycéens soucieux de leur santé. Au centre hospitalier, une réunion aurait été menée pour trouver une parade. Le centre de Narbonne pourrait devenir une «annexe» du centre de Perpignan et profiter ainsi d’une partie de son financement. Pour le moment, il s’agit d’une piste de travail sans garantie de réouverture du centre.
Malgré nos sollicitations, il n’a pas été possible de joindre, hier, le centre hospitalier de Narbonne, ni l’Agence régionale de Santé.
Déjà 250 signatures sur la pétition en ligne
Le docteur Nathalie Morla qui avait la charge du Cdag a tenu à réagir en lançant une pétition sur internet : « Nous avons déjà obtenu deux cent cinquante signatures ». Cette pétition vise à faire pencher la balance vers la réouverture de la structure à Narbonne. Des décisions administratives viendraient ainsi bloquer le financement du Cdag de Narbonne. Sa fermeture a été ainsi inévitable au 1er juillet dernier. Pour les dépistages du VIh, Hépatites et maladies sexuellement transmissibles, les usagers n’ont désormais plus de centre à Narbonne.
Recrudescence des contaminations VIH
Cette décision est d’autant plus surprenante que le bulletin épidémiologique n° 18 du 18 juillet dernier de la Santé publique (Institut de veille sanitaire) fait état d’une recrudescence des contaminations au VIH « les 6 000 nouvelles découvertes de séropositivité chaque année pèsent encore lourdement sur le fardeau de la maladie, sur notre système de santé et témoignent des insuffisances en matière de prévention ». La prévention, justement, est considérée par l’Invs comme un vecteur important dans la lutte contre l’épidémie. La fermeture de la structure narbonnaise remet en question la diffusion de l’information et l’égalité pour tous à l’accès aux soins.
Une pétition a été ouverte : CDAG NARBONNE sur www.change.org
.lindependant.fr
Chemsex : chez les gays, un accélérateur de péril
Overdoses, contaminations, isolement… La pratique à risques qui associe sexe et drogues de synthèse prend de court la communauté. Les associations organisent la prévention, avec des moyens limités.
Anthony (1), la trentaine, a une bonne situation : il vit à Paris, bosse dans la finance et a une bande d’amis autour de lui. Pendant plusieurs années et jusqu’à peu, ce barbu a aussi consommé pas mal de substances pour prendre son pied avec son compagnon. Leur truc à tous les deux ? Le chemsex. Cette pratique à risques où le sexe est associé à la prise de drogues - GHB, méthamphétamines ou cathinones, etc. - s’est démocratisée depuis une dizaine d’années avec l’apparition des applications de rencontres gays géolocalisées comme Grindr ou Scruff, et de nouveaux produits de synthèse accessibles à bas coût sur Internet. Elle procure, selon ceux qui la pratiquent, un plaisir sexuel plus important et plus intense. «C’était aussi pour compenser plein de choses : un problème d’estime de soi et un problème de performance», analyse aujourd’hui Anthony, qui a tout arrêté même s’il contrôlait sa consommation. Avec son compagnon, ils prenaient leurs produits par intraveineuse - ce que les usagers appellent slam. Mais une majorité de chemsexeurs les sniffe ou les ingère sous forme de «parachute» : un balluchon confectionné avec du papier à cigarette.
Mausolée
Le jeune homme a accepté de témoigner devant une bière dans un café du IXe arrondissement de Paris pour «faire prendre conscience du problème». Car en deux ans, Anthony a perdu deux de ses proches, eux aussi chemsexeurs. Son mec d’abord, en octobre 2015, après un accident «sous produit» chez eux. Il n’a pas survécu. Puis son meilleur ami, un an plus tard, à cause d’une overdose pendant un plan chems. Cette nouvelle mort prématurée a suscité beaucoup d’émotion sur Facebook, ainsi que de nombreuses discussions dans la communauté gay parisienne. «C’était typiquement quelqu’un qui disait gérer, se souvient Anthony, regrettant un tabou du milieu homo. Chacun a le droit de faire ce qu’il veut et ça ne sert à rien d’être moralisateur, mais est-ce que chacun a conscience de ses propres limites ?» Depuis deux ou trois ans, les décès de chemsexeurs, en particulier des slameurs, se sont banalisés ; ces derniers mois, des photos de leurs visages s’accumulent sur les pages Facebook de leurs proches, formant un mausolée numérique qui bouleverse la communauté gay. Certaines de ces morts sont attribuées à une surdose mortelle, un accident ou un arrêt cardiaque après un mauvais mélange. D’autres à des tentatives de suicide à cause d’un mal-être plus général «même s’il est toujours difficile de faire le lien entre un décès, un contexte et une pratique», précise Anne Batisse, pharmacienne du Centre d’évaluation et d’information sur les pharmacodépendances (CEIP) de Paris, rattaché à l’hôpital Fernand-Widal. Dans un rapport destiné à l’Agence nationale de sécurité du médicament, les CEIP de Paris et de Montpellier ont d’ailleurs rapporté cinq décès de slameurs sur 51 cas observés entre 2008 et 2013. Ce chiffre semble toutefois sous-estimé puisqu’à Paris, sur les 24 morts par overdose «toutes drogues confondues» recensées par la brigade des stups en 2016, au moins un quart l’ont été en contexte sexuel.
«En deux ans, j’ai quelques amis qui sont morts, cinq ou six anciens plans cul», confie à ce sujet Luc (1), 42 ans. Ce militant engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre le sida invite toutefois à «ne pas céder à une panique morale». «C’est inquiétant car il y a des personnes en souffrance, complète cet ancien chemsexeur qui a arrêté il y a deux ans. Mais il faut aussi donner des clés à ceux qui veulent se défoncer pour le mieux et dire aux autres qu’on peut aussi s’amuser sans drogue.» Mêmes impressions du côté des professionnels de santé sexuelle. «Il y a toujours eu une culture de la consommation en contexte sexuel chez les gays, mais les produits actuels sont très addictogènes et auparavant il n’y avait pas de culture de l’injection, note le docteur Michel Ohayon, directeur du 190, un centre de santé sexuelle du IIIe arrondissement de Paris. L’écrasante majorité de la population des chemsexeurs ne slame pas. Mais elle peut se mettre en très grand danger en associant du GHB avec des stimulants. Certains en consomment tous les jours. Alors quand il y a des morts, évidemment cela m’inquiète, tout autant que cette progression phénoménale du chemsex à laquelle je ne trouve pas d’explications.» En six ans, son Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) a pris en charge plus de 300 hommes gays ou bisexuels en addictologie, dont 6 à 7 % de slameurs.
Pragmatisme
Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car ces données ne permettent pas d’évaluer l’ampleur réelle des pratiques de chemsex, ni leurs conséquences sociales, infectieuses et psychologiques. «Il y a un vrai désarroi dans nos communautés face au chemsex, observe pour sa part Fred Bladou, chargé de la prise en charge addicto-communautaire pour l’association de lutte contre le sida Aides. Pourtant, le problème ne vient pas de l’usage des produits eux-mêmes, le problème c’est quand cet usage n’est pas maîtrisé, quand le produit prime sur la vie sexuelle, le travail ou les amis.»
La situation, préoccupante, fait d’ailleurs réagir l’organisation de lutte contre le sida : dans un texte publié dans nos colonnes qui appelle à des réponses pragmatiques sans alarmisme face à ce qu’elle définit comme «une crise sanitaire», Aides exhorte les gays, mais aussi les pouvoirs publics, à se réveiller, agir et s’organiser, tout en annonçant le lancement «à titre expérimental» d’une plateforme d’urgence doublée d’une ligne d’appel 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Gérée par trois militants formés au dépistage et à la prévention, cette initiative doit permettre, selon Fred Bladou, «d’apporter tout de suite des conseils de réduction des risques à des mecs dans l’urgence».
Depuis un an, en plus des 143 Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) qui orientent et distribuent du matériel stérile (kits d’injection, pailles, préservatifs), des lieux d’écoute et de prise en charge ont également vu le jour pour informer sur le chemsex, mais aussi sur le VIH et le travail du sexe. «Les constats, on les a faits : le chemsex c’est en partie la conséquence d’un mal-être dans la communauté gay, souligne Stephan Vernhes, 44 ans, responsable du centre de santé sexuelle le Spot Beaumarchais, dans le IIIe arrondissement. Il faut développer des solutions comme l’auto-support, en recréant du lien et du bien être pour les homos.»
Chaque mardi soir dans ce local situé à quelques pas du Marais, une vingtaine de chemsexeurs se retrouvent autour de sodas, de gâteaux et de fraises Tagada. Certains ont la vingtaine, d’autres ont dépassé la cinquantaine. Beaucoup sont cadres, d’autres employés, chômeurs ou encore étudiants. Ici, ils savent qu’ils peuvent compter sur l’oreille bienveillante de leurs pairs et de professionnels de santé pour leur prodiguer des conseils.«La prévention est le premier outil à développer car les publics ne sont pas ou mal informés, soulève le docteur Nicolas Delimbeuf, psychiatre-addictologue du centre d’addictologie (CSAPA) de l’hôpital Marmottan, rencontré au Spot Beaumarchais. Il serait également nécessaire de faire de l’éducation aux produits et de déstigmatiser cette pratique afin d’améliorer la prise en charge.»
Dépistages rapides
La docteure Muriel Grégoire, du centre d’addictologie Villa Floréal d’Aix-en-Provence, est d’accord. «Il y a pas mal de boulot à faire car le personnel de santé n’est pas formé à la réduction des risques et puis il faudrait une réponse de la société sur le mal-être ressenti par les gens de manière générale», concède celle qui a été la première à suivre des slameurs à Marmottan, jusqu’à perdre un patient. La psychiatre-addictologue a aussi conscience des limites de la prise en charge actuelle des chemsexeurs, en particulier «en province» où «il n’y a aucun lieu identifié pour s’informer» et les professionnels de santé concernés sont trop peu nombreux.
«C’est vrai que les besoins, notamment financiers, sont importants»,reconnaît lui aussi Cyril Martin, responsable régional pour Aides en Occitanie. Dans le Sud, près de Nîmes, la branche locale de son association mène à ce jour l’action la plus innovante pour limiter la casse, à savoir des interventions depuis novembre dans une grosse (chem)sex party régulière où des militants formés à la réduction des risques réalisent des entretiens et tests de dépistage rapide, voire distribuent tout le matériel nécessaire aux dizaines de participants. Cette initiative a permis de dépister des infections au VIH et au virus de l’hépatite C (VHC), et d’orienter les chemsexeurs vers des professionnels de santé. Mais elle ne pourra pas être généralisée sans le soutien des autorités sanitaires. A ce sujet, la Direction générale de la santé (DGS) s’inquiète dans un mail adressé à Libération de ce que «le chemsex participe au maintien de la dynamique de l’épidémie de VIH et à l’augmentation des infections au VHC, notamment dans la population homosexuelle». Elle rappelle par ailleurs qu’elle a, entre autres, lancé en mars une stratégie nationale de santé sexuelle qui prévoit «la réduction des risques à destination des usagers, l’amélioration des connaissances sur ce sujet et la formation des professionnels de santé». Suffisant ?
(1) Les prénoms ont été modifiés.
liberation.fr
Moscou économise sur les malades du sida
Le Ministère de la santé coupe le budget de l’institut de référence luttant contre l’épidémie, mettant en danger un millier de malades. Les campagnes de prévention luttent davantage contre le préservatif que contre la contamination
Puisque l’épidémie coûte trop cher au budget, faisons en sorte qu’elle se résorbe d’elle-même, semble avoir décidé le Ministère russe de la santé. Environ un millier de malades du sida vont perdre le 1er août l’accès au traitement antirétroviral.
Les autorités ont annoncé mardi qu’elles sabraient le budget versé au Centre fédéral russe de lutte contre le sida, qui soigne gratuitement 1200 patients atteints de la maladie. Elles encouragent ces patients à se tourner vers des dispensaires moscovites.
Le hic, c’est que l’immense majorité de ces malades ne sont pas «enregistrés» à Moscou et ne peuvent donc recevoir des soins que dans un établissement fédéral. C’est le résultat de la politique municipale discriminant les provinciaux vivant à Moscou et qui sont privés de la plupart des aides sociales.
Le Ministère de la santé est parfaitement au courant de ce problème, et semble cibler le Centre fédéral russe de lutte contre le sida à cause des critiques acerbes de son directeur Vadim Pokrovsky à l’encontre de la politique gouvernementale. «Il est vraiment étrange de priver de médicaments une organisation qui travaille sur les méthodologies thérapeutiques contre le sida depuis 30 ans», réagit Pokrovsky.
Les malades moscovites ne sont pas les seuls à être victimes de décisions bureaucratiques douteuses. Depuis deux ans, l’accès des provinciaux aux traitements onéreux de cette maladie a été compliqué par la dévaluation du rouble et par des ruptures de livraisons dues à des changements intempestifs de réglementation.
La fidélité et rien d’autre
Ces problèmes ne sont sans doute pas étrangers à l’explosion de la mortalité constatée en 2016 chez les malades du sida (+18%). Moins d’un tiers des personnes diagnostiquées avec la maladie reçoivent un traitement antirétroviral.
Selon le Centre fédéral russe de lutte contre le sida, le nombre des infections a crû annuellement de 10% durant les cinq dernières années. 871 000 Russes sont officiellement enregistrés comme porteurs du VIH, mais Vadim Pokrovsky estime que le chiffre véritable est de 1,4 million d’individus. L’incapacité des autorités à coordonner une politique de prévention et la négligence de problèmes sociaux (drogue, discrimination, conservatisme) aboutissent à une situation que Pokrovsky juge «catastrophique».
Le déni de l’épidémie trouve des justifications dans des cercles intellectuels ultra-conservateurs. Le RISS, un groupe d’experts dirigé par un proche du président Poutine, a publié en mai 2016 une étude concluant que «le problème du sida fait partie d’une guerre informationnelle contre la Russie». L’un des coauteurs de l’étude, Igor Beloborodov, estime que le préservatif aggrave plus l’épidémie qu’il ne la combat, car pour lui «l’industrie de la contraception encourage les mineurs à pratiquer le sexe parce qu’elle a intérêt à vendre ses produits». C’est exactement la position que défend l’Eglise orthodoxe. Depuis plusieurs années, les campagnes publiques de prévention clament que «seule la fidélité absolue protège contre le sida». Les médias officiels parlent peu de l’épidémie, ou se félicitent de ce que «d’anciennes mutations génétiques aident les Russes à lui résister».
letemps.ch