Le président François Hollande a affirmé ce mercredi qu'il lui reviendrait de se prononcer sur l'introduction de la Procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes, dans le cadre du débat sur le mariage gay.
Ce projet de loi sur le mariage pour tous, qui doit être soumis à l'Assemblée nationale le 29 janvier, n'intègre pas la Procréation médicalement assistée, mais cette question
pourrait faire l'objet d'un amendement du groupe PS à l'Assemblée nationale. Elle "sera débattue au Parlement qui décidera souverainement", a déclaré François Hollande, interrogé par la presse lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
"Si j'avais été favorable (à cette mesure), je l'aurais intégrée dans le projet de loi", a souligné le chef de l'Etat. "A ce stade, j'ai considéré qu'il y avait le mariage et l'adoption. Si le Parlement -et je crois qu'il y aura des propositions d'amendements- décide d'aller dans le sens de la procréation médicalement assistée, le Parlement est souverain", a-t-il précisé.
Imbroglio gouvernemental
L'ouverture aux lesbiennes de la procréation médicalement assistée (PMA) a suscité un imbroglio gouvernemental mercredi, Najat Vallaud-Belkacem semblant l'avaliser sur la foi de propos prêtés à Christiane Taubira qu'elle n'a pas tenus selon la Chancellerie.
A l'issue du Conseil des ministres mercredi midi, Najat Vallaud-Belkacem a été interrogée sur des propos rapportés par des médias, laissant penser que Christiane Taubira avait fait un pas vers l'ajout de cette mesure dans le texte gouvernemental, la veille lors d'un colloque à l'Assemblée nationale. "C'est une très bonne chose qu'elle (Mme Taubira) ait exprimé les choses de cette façon", a répondu la porte-parole. "Cela signifie, si on en croit ce qu'elle a dit et c'est ainsi que je ressens aussi les choses, que le gouvernement n'a pas l'intention de bloquer à tout prix cette mesure".
Toutefois, selon Pierre Rancé, porte-parole de la Chancellerie, Christiane Taubira ne parlait pas de la PMA, mardi au colloque, mais de l'adoption. Elle était interrogée par la sociologue Irène Théry qui soulignait que la PMA était aujourd'hui "ouverte aux hétérosexuels mariés, mais aussi pacsés, et aux concubins de deux ans", ce qui n'est pas le cas de l'adoption. Aussi, demandait IrèneThéry, pourquoi cette loi n'ouvrirait-elle pas l'adoption "aux couples non mariés, aux pacsés et concubins de deux ans" qu'ils soient homosexuels ou hétérosexuels ? La ministre a répondu que le texte actuel du gouvernement "ne traite pas de ces sujets relatifs à l'adoption" des couples non mariés, a précisé Pierre Rancé. Mais, "si le sujet arrive dans le débat parlementaire, le gouvernement ne bloquera pas les choses" sur ce point, a-t-elle poursuivi, n'évoquant pas la PMA.
Le 7 novembre, la garde des Sceaux, qui porte le projet de loi, n'avait pas pris position: "S'il y a effectivement un amendement sur la procréation médicalement assistée, nous aurons la discussion qui convient et nous verrons ce qu'il en adviendra".
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