Nicolas Noguier President du REFUGE
Réagissez, Monsieur Vincent PEILLON !
Témoignage bouleversant de Rebecca,
Reçu le 12 décembre 2012, à la suite d’une intervention en milieu scolaire
Bonjour je me présente, je m'appelle Rebecca, j'ai 15 ans, je suis dans un lycée d’Ile-de-France. Des personnes de votre association sont venues hier de 13h15 à 15h (je vous avez laissé mon adresse mail à la fin de votre questionnaire sur ces deux heures de discussion et de débats si je peux dire). Je me suis donc permis de vous écrire à propos de ce sujet ... Je ne sais pas si c'est vraiment l'endroit pour vous écrire mais bon, je tente, on ne sait jamais.
Je suis donc lesbienne depuis toujours au fond de moi mais je n'ai jamais réussi à me l'avouer et encore moins à en parler à qui que se soit, ce n'est que depuis l'année dernière que j'ai réussi petit à petit à "m'ouvrir" à certaines personnes c'était un très lourd secret à garder, qui me pourrissait la vie étant donné que je m'étais donc mis avec un garçon, pour essayer de me convaincre que je ne pouvais pas aimer les filles (à cette époque je ne pensais pas que ça existais, et je pensais être la seule dans ce cas, c'est donc aussi l'une des raisons pour me convaincre que les garçon était mon domaine) ... Bien évidemment ça n'a pas marché.
Et ça m’a davantage fait détester les garçons, tentative de viol, harcèlement moral, violences physique, menaces en tous genres etc. Autant vous dire que je n'allais vraiment pas bien, j'ai dû voir un psychologue du lycée, vu que le dialogue avec mes parents est impossible. J'ai donc eu la totale comme ont dit mais contre mon grès, parce que je suis très têtue et que je voulais absolument être accepter par ma famille, j'ai réessayé avec un garçon ... Et oui ... J'étais convaincu d'être "malade" comme mes parents disent si bien sur les homosexuels.
Bien sur ça n'a pas marché : je n'arrivais à rien avec lui, un genre de "blocage" je n'ai jamais était heureuse. J'ai toujours était attiré par les filles et depuis 5 mois et des poussières, je suis avec une fille formidable, j'ai jamais était aussi heureuse de toute ma vie, j'ai encore énormément de mal à me dire que je suis lesbienne mais petit à petit j'essaye de m'accepter comme je suis, en même temps il le faut je n'ai pas vraiment le choix pour être heureuse dans me vie comme je le suis aujourd'hui.
Seul problème comme vous l'avez compris, et malheureusement, mes parents. Mon père ne veux pas vraiment me dire sont point de vue sur la question mais il a un collègue à sont travail qui est gay et ça n'a pas l'air de le déranger plus que ça, mais un jour il ma dit, "je rêve d'être papy et d'avoir mes petits enfants dans mes bras, de te voir fonder ta petite famille ... », oui cette phrase ma marqué et ma profondément touché ... Quand à ma mère qui trouve que les homosexuel sont trop présents aujourd'hui, elle ne trouve pas cela "normal", dès que j'amène une amie à la maison qui est également lesbienne, elle la fuis du regard et lui dis à peine bonjour et est très froide avec elle (je suis très gênée mais bon, comment vous dire que j'ai l'habitude ...) et mon frère lui, dit, que les homosexuels ne sont pas la normalité et qu'il faut les soigner ou les abattre. Je sais ce que vous vous dîtes il est resté à l'époque du moyen âge et oui, mais c'est ma vie de tous les jours depuis que je suis née et surtout en se moment vu que le débat du moment est le mariage gays et l'adoption ... Bref je n'ai jamais eu de dialogues normal avec eux c'est à dire sans cris.
Je vous raconte même pas les repas de famille. Seule ma cousine est au courant pour mon homosexualité, car je sais qu'elle est très ouverte et l'accepte très bien même si j'ai eu du mal à lui avouer, enfin c'est plutôt elle qui me la dit, mais elle pensait que je me cherchais juste et, elle le pense toujours parce que je lui ai pas raconté mon passé. J'ai appris grâce à elle de nombreux secrets de famille qui mon beaucoup fait de mal. Je vie un quotidien très tendu, stressant, triste enfin tout se que vous voulez. Et pourtant je suis très souriante et pleine de vie en dehors de chez moi, je suis heureuse de vivre et je me battrais jusqu'au bout, pour mes études et tout ce qui me tiens à cœur. Mes parents ne mon jamais dit je t'aime ne mon jamais demandé comment j'allais, ne m'ont jamais parlé en tête à tête de ce qui n'allait pas, ils préfèrent m'engueuler c'est plus sympa (ironie). C'est donc pour cela que je vous écrit : j'ai essayé de vous faire le plus court possible mais bon j'aurais tellement à dire sur eux ... Ma question est donc: Comment leur dire en essayant de ne pas me faire virer de chez moi même si je sais que j'aurais toujours une maison où aller mais j'aimerai garder cette situation régulière qui est d'aller au lycée, rentrer chez moi (dans ma chambre), et le week-end aller chez ma copine où chez une amie pour les éviter le plus possible (oui je me sens "en trop" dans cette famille, je me sens rejetée, comme s'il ne m'aimaient pas, comme si j'étais rien pour eux), je sais que cette révélation doit venir de moi mais je peux plus tenir ce secret c'est devenu trop dur pour moi, mais comment aborder le sujet ? Une lettre ? Un tête à tête ? Je ne sais pas ...
Je vous remercie de tout mon cœur, pour l'attention que vous allez apporter à mon message, ça me tiens tellement à cœur, je n'ai vraiment personne à mes coté pas de famille (seulement ma cousine), j'en ai les larmes aux yeux quand je vous écris, vous n’imaginez pas à quel point j'ai besoin de votre message, je vous demande juste ça, seulement deux trois lignes ça me suffit mais un petit message d'attention .... Je vous remercie d'avance.
Je voulais aussi vous dire que vous étiez formidable, je n'en reviens toujours pas que des gens se mobilise pour nous, pour nous aider, pour avancer, car nos propre parents ne sont pas capable de le faire. Donc voilà, sans vous connaitre je vous admire, vous avez vraiment le cœur sur la main, et c'est vraiment motivant d'avancer dans la vie avec des personnes comme vous. Merci encore pour votre présentation d'hier, ça ma beaucoup aidé même si je me suis pas beaucoup montré. Je suis vraiment admirative de votre travail. Je vais m'arrêter là parce que sinon je serai capable de vous écrire 30 pages. Merci encore, en espérant que vous prêterez attention à mon message.
Au revoir