Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #temoignage tag

"Je suis venu en France pour retrouver ma dignité, je préfère mourir ici que de retourner là où mon homosexualité me condamne"

Publié le par justin

"Je suis venu en France pour retrouver ma dignité, je préfère mourir ici que de retourner là où mon homosexualité me condamne"

Migrant, Malik me confie: "Quand on découvre un homosexuel dans mon pays, au Sénégal, c'est un événement souvent médiatisé, c'est très grave, bien plus grave qu'un meurtre."

 

J'ai fait la connaissance de Malik* il y a plus d'un an; il est Sénégalais, venu en France pour échapper aux violences dont sont encore victimes les homosexuels en de nombreux endroits. Je ne l'ai jamais vu serein; il me raconte ses nuits courtes et incommodes, devenues obsédantes, ses angoisses et, plus que tout, l'effroi d'un possible retour au pays. Car il n'est nulle part en sécurité, pourchassé où qu'il aille, chez lui et ici. Malik est sans cesse sur les routes, à la recherche d'un soutien juridique, d'un travail, ou pour remplir des dossiers administratifs. Il déménage aussi fréquemment, dormant là où se présentent de rares opportunités, toutes d'une extrême précarité. Forcé de quitter la France, Malik sera bientôt présenté au juge qui statuera sur son recours.

 

Aujourd'hui, il a le courage de témoigner de son vécu; il s'agit d'une énième tentative pour échapper au cercle infernal de la violence et de la pauvreté. Il veut s'en sortir, parmi nous, et retrouver la dignité qui lui fut volée.

 

"La foule" reviendra souvent dans son témoignage. Il s'agit des voisins, de leurs proches, des habitants du quartier; elle est composée d'hommes et de femmes et semble rôder, tourbillonner et s'abattre. Frapper. La foule c'est cette entité mue par la passion et par le goût du sang, cette meute qui nous concerne, car elle incarne, partout dans le monde, nos excitations grégaires, arbitraires et punitives. Elle est un souffle meurtrier dont se nourrissent les bûchers, en tout lieu et à toute époque. Tapie dans l'ombre, elle s'apprête encore et toujours à bondir.

 

J'ai maintenant une quarantaine d'années et je viens d'un village au Sénégal. A 18 ans, comme beaucoup de jeunes, je quitte mon village pour rejoindre la capitale Dakar et y apprendre la couture. A 26 ans, les choses roulent bien: j'ai un associé avec lequel je gère un atelier de couture composé de trois employés et nous organisons des défilés jusqu'à Pékin. De nombreux projets s'accumulent et nous songeons à moderniser notre entreprise pour notre business. Nous investissons alors dans de nouvelles technologies onéreuses. Chaque machine coûte 3000€; on en a pour près de 10.000€. En cachette -car l'homosexualité est sévèrement punie au Sénégal- je me suis mis en couple avec mon associé. Malgré ce risque, il n'y a aucune raison que je quitte mon pays, j'y suis heureux et tout semble aller pour le mieux.

 
Je n'ai jamais souhaité me séparer de mon pays mais c'était devenu une question de vie ou de mort.

À cette époque, je suis déjà en couple avec une femme mais notre relation n'est pas officielle. Au Sénégal, une union sans mariage n'est pas tolérée et l'arrivée imprévue de ma fille crée une rupture familiale et sentimentale. Des rumeurs faisant état de ma liaison avec mon associé viennent aux oreilles de la mère de mon enfant. Alertés, ses trois frères défoncent un soir la porte de mon appart. Les voisins, massés en foule, sont rapidement prévenus: il y a un homo dans le quartier. Ils arrivent de toutes parts, s'ajoutent au tumulte et même le chef de quartier, celui qui est chargé du bien-être de la population, prend part aux violences. Quand on découvre un homosexuel au Sénégal, c'est un événement souvent médiatisé, c'est très grave, bien plus grave qu'un meurtre. Mes assaillants décident de m'enfermer chez moi, avec mon copain, en attendant le pick-up de la police. Quand on nous sort de l'appartement, la foule chante, nous insulte, crie, hurle "à mort!". Dans le camion, la police nous force à nous allonger pour mieux nous humilier en nous piétinant. Nous ne serons plus jamais en sécurité.

Arrivés au commissariat, on nous installe dans une cellule dans laquelle sont déjà enfermés plusieurs malfrats. Ces derniers s'opposent vigoureusement à notre présence; il est hors de question de partager leur espace avec des homos. Face au risque de violence, on nous fait dormir derrière le comptoir. On y passe trois jours. Quand l'inspecteur arrive, je nie en bloc notre homosexualité. Il me répond que ses services connaissent déjà mon compagnon mais, à part quelques rumeurs, il n'ont aucune preuve tangible de notre liaison et nous sommes finalement relâchés. Les autorités m'ordonnent de quitter mon quartier, ce que je fais immédiatement. Dehors, pour nous, c'était le chaos: mon ancien atelier était déjà en partie démoli, la foule s'étant arbitrairement chargée de sa destruction. Pendant quatre ou six mois je vis donc ailleurs. Un soir, par hasard, je croise une personne de mon précédent quartier. Il m'agresse, me brise le pied, me casse une dent, et la foule se joint à lui... elle continue à me tabasser, c'est interminable. Euphorique et rassasiée, elle me laisse au sol, inanimé, baignant dans mon sang, me croyant enfin mort. J'ai passé trois jours à l'hôpital dans le coma. Le jour de ma sortie, un médecin m'avertit que mon nom est cité à la radio, qu'on parle de moi partout dans le pays et que, de nouveau, la foule me traque (Malik me montre à ce moment un article récent de la presse sénégalaise le mentionnant et faisant état de sa probable fuite vers l'Europe). Cette fois-ci elle s'assurera que je ne puisse plus jamais me relever, elle souhaite que ça soit définitif. Elle veut ma mort. Je quitte aussitôt Dakar pour rejoindre mon copain. Ensemble, nous organisons mon départ pour l'Europe; je n'ai jamais souhaité me séparer de mon pays mais c'était devenu une question de vie ou de mort.

Quand tu arrives en France, tu es seul, livré à toi-même. Si tu ne maîtrises pas bien la langue, tu es incapable de remplir un formulaire. Tu es complètement déstabilisé, c'est un monde inconnu et complexe.

En 2015 j'arrive en France. Je n'y avais jamais mis les pieds, j'en connais à peine la langue, je balbutie quelques mots et je lis très mal, ce n'est pas suffisant; ici je suis ce qu'on appelle un "illettré". Jusqu'à peu je travaillais illégalement dans une discothèque. J'y étais trois nuits par semaine, pendant dix heures chaque nuit. Je ramassais les verres, nettoyais les déchets, les sols, pour 600€ par mois. Je vivais alors en collocation en banlieue parisienne, nous étions deux dans 10m². Il faut que tu comprennes bien une chose: quand tu arrives en France, quelle que soit ta situation, tu es seul, livré à toi-même. Si tu ne maîtrises pas bien la langue, tu es incapable de remplir un formulaire, sans ressource, tu ne peux même pas te payer un ticket de métro pour honorer un rendez-vous et pour chercher un travail. Tu es complètement déstabilisé, c'est un monde inconnu et complexe. Quand tu es dans ma situation, tu dors mal et tu es constamment angoissé; tu n'es jamais reposé, jamais serein. Dans ces conditions, comment avancer? Aujourd'hui je ne trouve plus de travail, c'est dur, vraiment dur.

J'ai eu la chance de réussir à m'approcher de l'ARDHIS, une association qui s'occupe des homos exilés et qui leur apporte un soutien juridique et moral. Sans elle, je ne sais pas ce que je serais devenu... J'ai fait une demande d'asile mais la situation n'est pas toujours évidente à expliquer et le juge a droit de vie ou de mort sur toi. S'il te croit, tant mieux, tu vas pouvoir respirer et imaginer un avenir paisible. Par contre, s'il ne te croit pas, on te renvoie chez toi et là, que va-t-il m'arriver? Je vais mourir, franchement. Je vis en foyer et passe mes journées à remplir des papiers, à me déplacer pour régler des formalités administratives, j'accumule les amendes dans les transports; je n'ai aucun moyen de payer, je ne possède rien. Je ne parviens pas à me défendre devant le juge. Que répondre quand on me déclare: "Je ne crois pas en ton homosexualité! Pourquoi es-tu devenu homosexuel à ton âge?" J'ai récemment reçu une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Je suis vraiment dans la merde... Je ne demande rien de plus que la permission de vivre en France, enfin je pourrais gagner ma vie honnêtement, vivre librement mes amours, contribuer au pays et m'y intégrer. Je fais de mon mieux, je prends des cours de français, deux heures par semaine, mais je souhaiterais en suivre davantage afin d'être plus autonome et admis dans la société française.

Je suis venu en France pour retrouver ma dignité et je préfère mourir ici que de retourner là-bas.

*Le prénom a été modifié

.huffingtonpost.fr

Voir les commentaires

Yoann Lemaire, fooballeur gay à l'attaque de l'homophobie

Publié le par justin

Yoann Lemaire, fooballeur gay à l'attaque de l'homophobie

"C'est l'ignorance qui génère l'intolérance": fort de cette conviction, Yoann Lemaire, footballeur amateur ardennais à l'homosexualité revendiquée, veut faire avancer, via un documentaire en tournage, la cause gay encore "tabou" dans le milieu du foot, où "l'homophobie rampante" n'est jamais loin du terrain.

"Je suis un footballeur amateur d'un niveau pourri, viré parce qu'il est homo par des gens pas très +fute-fute+", se présente ironiquement Yoann Lemaire, 35 ans, dans la maison familiale de son village natal de Vireux-Wallerand, près de 2.000 âmes nichées dans la Pointe des Ardennes.

Pourtant les préjugés tenaces n'ont pas découragé ce truculent gaillard d'1,89 m, qui évoluait au poste de libéro, de faire son coming-out vers 22 ans, au gré des fanfaronnades de vestiaires entre coéquipiers.

Sauf qu'au début "les mecs ne me croyaient pas, parce que j'étais le joueur le plus viril, celui qui prenait le plus de cartons, le vrai bourrin quoi...", se souvient le défenseur central du FC Chooz, qui a chaussé ses premiers crampons dès six ans.

En 2010 les médias s'étaient fait l'écho du cas Lemaire, victime d'insultes et de comportements homophobes de la part d'une partie de son équipe puis privé de licence par son club amateur qui a préféré l'en écarter, ultime répercussion d'une crise qu'il a racontée dans son livre, "Je suis le seul joueur de foot homo...enfin j'étais" (Editions Textes gais).
"Quête"

Dans le documentaire, "on travaille à graduer ça, du folklore à l'homophobie rampante, (puis) à l'homophobie violente", explique-t-il en ébauchant les grandes lignes de ce 52 minutes réalisé par Michel Royer, produit par Elephant et financé à l'aide de subventions et d'un financement participatif.

Car le défenseur, qui fait partie de la poignée de joueurs à avoir fait leur coming-out sur des millions de pratiquants, est passé à l'attaque, soutenu par le Variétés Club de France et son manager général Jacques Vendroux ainsi que par des figures emblématiques comme le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps.

"Tout le monde est devenu assez copain avec lui, c'est quelqu'un de chambreur, de joyeux, et qui parle de son histoire avec beaucoup d'humour", a confié à l'AFP Jacques Vendroux, soulignant la "très grande dignité" d'un garçon "qui a souffert" mais "s'en est sorti merveilleusement bien".

D'ailleurs le documentaire n'a pas pour but "de régler des comptes mais d'essayer de comprendre, c'est-à-dire de passer de la colère à l'apaisement: c'est une quête", confie Yoann Lemaire, avide d'aller "chercher de l'exemplarité", "comprendre des supporters", "trouver des moyens de sensibilisation" et aussi de "voir dans d'autres sports comment ça se passe, comme le basket féminin".

Soutenu par la Fédération française de football, la Ligue de football professionnel et le ministère des Sports, ce salarié dans l'industrie, néophyte dans l'audiovisuel, enchaîne les rendez-vous à Paris pour son projet, encouragé de sentir que "la cause évolue" dans les instances officielles alors "qu'il y a dix ans c'était hyper tabou".

"Au tout début, sans une thune, on a eu cinq champions du monde qui ont accepté de témoigner: Blanc, Deschamps, Barthez, Karembeu et Thuram", dit-il en assurant ajouter d'autres grands noms comme les anciens internationaux Alain Giresse et Luis Fernandez, aujourd'hui respectivement entraîneur et directeur sportif du centre de formation du PSG.

"C'est extraordinaire, c'est une première", applaudit Jacques Vendroux, précisant que "les gens ont parlé avec beaucoup de décontraction et beaucoup de sollicitude" pour les besoins d'un documentaire qui va faire "avancer les choses".

Une première version est prévue pour le 17 mai à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, avant une sortie officielle autour de la Coupe du monde en Russie (14 juin - 15 juillet). Des négociations avec deux diffuseurs sont en cours.

La motivation sans faille de Yoann Lemaire, également investi dans son association Foot Ensemble, ne saurait pourtant masquer quelques amertumes: "Quand je reviens dans mon club, je retombe sur le même coach, les mêmes dirigeants, et ça n'a pas évolué, ils ne veulent toujours pas en parler: ça les emmerde."

 

 

 AFP

Voir les commentaires

L'enfer des prisons égyptiennes pour les détenus gays et trans

Publié le par justin

L'enfer des prisons égyptiennes pour les détenus gays et trans

Derrière les murs des prisons égyptiennes, l'humanité des personnes LGBT est bafouée. Elles sont victimes d’humiliations permanentes, de torture et de viol.

 

«Il est gay, baisez-le.» Un policier s’adresse aux détenus. Mohamed est violé par trois hommes dès le premier soir de sa détention dans un commissariat d’Alexandrie. Pour dire l’horreur des conditions de détention des personnes LGBTQ en Égypte, l’avocat Ahmed Hossam, spécialisé dans la défense de ces cas, est catégorique: «Trois mots seulement: humiliation, cruauté, torture.» Les arrestations à la suite du concert du groupe de rock libanais Mashrou’ Leila au Caire le 22 septembre constituent le dernier épisode d’une série de vagues de répression, peut-être celle de la plus grande ampleur. Selon Ahmed Hossam, au moins 200 personnes auraient été arrêtées, «mais cela pourrait être 500 ou 1000, c’est impossible de connaître le nombre exact. Un jour où je me rendais au palais, il devait y avoir en tout trois prévenus. Une fois là-bas, j’en ai trouvé neuf. Et c’était seulement dans un tribunal.»

Mohamed a été incarcéré pendant plus de deux ans. Son crime: avoir été victime de viol, menacé à l’arme blanche par un ex-amant. Une fois au commissariat, c’est une tout autre affaire qui intéresse les enquêteurs, ils s’acharnent sur lui pour qu’il avoue son homosexualité.

«Ils m’ont infligé des décharges électriques dès mon arrivée au poste. Ils voulaient que je reconnaisse que j’étais gay, j’ai refusé alors ils ont utilisé des shockers électriques pour me forcer à signer.»

Il reste enfermé au commissariat pendant deux mois, avant d’être transféré en prison. Son enfermement illustre le long parcours de solitude auquel font face les homosexuels et les transsexuels dans les geôles égyptiennes, pris en étau entre la haine de leurs codétenus et celle des agents de sécurité. Il affronte la terrible complicité qui naît de ces haines conjuguées.

«Des officiers ont ordonné aux prisonniers de retirer mes sous-vêtements pour que tout le monde dans la prison me crache dessus.»

Trois ans dans «la tombe»

Pendant ses quarante-cinq jours de détention dans un commissariat du Caire, Mahmoud, lui aussi, est acculé: «“Sale pédé”, “sale pute”, je ne veux pas me souvenir davantage, c’était trop violent. Il y a avait toujours un policier ou l’un des prisonniers pour nous insulter ou nous taper.» Une soixantaine de détenus en moyenne occupent cette cellule de 20m2 au cours de son mois et demi d’emprisonnement. Parmi eux, treize gays incarcérés pour débauche dont Mahmoud, une vingtaine supplémentaire selon lui dans la cellule adjacente à la sienne. «La police ne nous protège pas des autres détenus parce que nous venons pour des cas de débauche.» Pendant le mois saint de Ramadan, Mahmoud est violé dans sa cellule alors qu’il dormait:

«J’étais fatigué par le jeûne et je me suis assoupi après la prière du matin. Je me suis réveillé terrifié en voyant quelqu’un qui insérait une tige en moi.»

En plus d'inciter ses codétenus à des actes de violence, Mohamed atteste que des policiers l'ont violé à plusieurs reprises. Des actes barbares auxquels s’ajoute une série d’abus qui revêtent presque toujours un caractère sexuel.

«Un officier m’a sorti dans le couloir et m’a déshabillé, se rappelle le jeune trentenaire. Il m’a bandé les yeux et m’a forcé à rester nu les mains en l’air pendant 30 minutes. Je ne sentais plus mes bras et quand je lui ai demandé de me laisser, il m’a roué de coups.»

«La violence sexuelle est employée contre les prisonniers, explique Dalia Abdel Hamid, activiste au sein de l’ONG égyptienne EIPR. Elle peut viser des prisonniers politiques ou n’importe quel prisonnier. Mais bien sûr, lorsque des personnes sont identifiées comme homosexuelles en prison, le risque de subir de telles violations augmente.»

«Ils m’ont dit: “Tu es dans une prison pour hommes, on te traite comme un homme.” Alors ils inspectaient mon corps comme s’il s’agissait du corps d’un homme, en touchant mes parties sensibles pour voir si je ne cachais pas quelque chose après les visites. Ils me touchaient partout.»

Amina

Amina a passé presque trois ans dans une prison située en périphérie du Caire. Comme elle, entre trois et vingt transsexuelles sont enfermées dans une aile dédiée de cette prison au cours de cette période. Condamnée pour prostitution, la jeune femme est maintenue pendant l’intégralité de sa détention en cellule d’isolement, une pièce d’un mètre sur un mètre qu’elle appelle «la tombe». Elle n’est autorisée à en sortir qu’une heure par jour pour les activités sportives, à condition de «satisfaire» les gardiens. «Les autres filles se pliaient à leurs demandes, raconte Amina. Elles avaient besoin de passer du temps à l’extérieur de ces cellules minuscules parce qu’elles ne recevaient aucune visite. Mais moi j’ai refusé, je me suis dit que je ne préférais pas sortir.» La jeune femme n’échappe toutefois pas aux attouchements répétés de certains policiers. «Ils m’ont dit: “Tu es dans une prison pour hommes, on te traite comme un homme.” Alors ils inspectaient mon corps comme s’il s’agissait du corps d’un homme, en touchant mes parties sensibles pour voir si je ne cachais pas quelque chose après les visites. Ils me touchaient partout.»

Torture «systématique et étendue»

Dans un rapport intitulé «Nous ne sommes pas raisonnables ici: Torture et sécurité nationale dans l’Égypte d’al-Sissi» publié en septembre, l’ONG Human Rights Watch dénonce un usage «systématique et étendu» de la torture, qui pourrait constituer selon elle un crime contre l’humanité. Si ces méthodes concernent en premier lieu les prisonniers politiques, «le président al-Sissi a donné aux policiers et aux agents de la sécurité nationale un blanc-seing pour se livrer à la torture quand bon leur semble», déclarait alors Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. Parmi les techniques employées par les services de sécurité égyptiens –passages à tabac, électrocution, positions douloureuses– figure également le viol ou la menace de viol, selon deux témoignages cités dans le rapport.

L'enfer des prisons égyptiennes pour les détenus gays et trans

Les membres de la communauté LGBTQ risquent tout particulièrement d’être soumis au cours de l’enquête à un examen rectal, censé prouver qu’une personne a eu des rapports sexuels anaux. «Nous avons recensés une multitude de cas d’examens rectaux forcés menés par l’Autorité médicolégale», confirme Dalia Abdel Hamid. Le 30 septembre, alors que six prévenus étaient sur le point de subir ce type d’examen, Najia Bounaim, directrice du travail de campagne pour l'Afrique du Nord à Amnesty International, lançait un cri d’alarme :

«Les examens rectaux forcés sont abominables et constituent un acte de torture. Les autorités égyptiennes recourent de façon consternante à des examens physiques invasifs constituant des actes de torture contre les personnes qu'elles placent en détention.»

Au cours de son interrogatoire, c’est au moment où Mohamed refuse de se soumettre à un examen rectal que les policiers lui infligent une série de décharges électriques.

«Dans les rangs de la police, ils détestent profondément quiconque est différent, en particulier la minorité LGBTQ qui représente une menace pour leur virilité.»

Ahmed Hossam, avocat

«Personne ne supervise véritablement l’usage de la force à l’intérieur des commissariats et des prisons, explique l’avocat Ahmed Hossam. Et dans les rangs de la police, ils détestent profondément quiconque est différent, en particulier la minorité LGBTQ qui représente une menace pour leur virilité.» En prison, le tabou de l’homosexualité éclate. Et soudain à découvert, les gays et les transsexuels sont traités en sous-hommes. Amina s’est vu refuser l’accès aux sanitaires durant son séjour au poste de police, huit mois en tout avant son transfert en prison: «Tu veux utiliser nos toilettes? Bien sûr que non, pour toi ce sera du papier journal ou une bouteille en plastique», lui rétorquent ses gardiens. Pour décrire la détresse de leurs conditions, la jeune femme évoque le cas d’une autre transsexuelle qui a tenté de se suicider dans sa cellule en utilisant le couvercle d’une boîte de thon. Mohamed a lutté pour ne pas en arriver là:

«Je comptais les jours qui me séparaient de ma famille, pour combattre ce sentiment de n’être plus un homme. Je n’étais même pas un animal, j’étais rien.»

Perçus «comme un virus», pris dans l’engrenage répressif

«Pour les policiers, pour la loi et pour la religion de ce pays, nous représentons quelque chose qu’ils refusent, développe Mahmoud. Ils nous traitent comme des criminels qui essaieraient de détruire la société. Ils me disaient tout le temps: “Tu ne mérites pas d’être en Égypte et de faire partie de la communauté musulmane.”»

«Nous sommes comme un virus dont il faudrait venir à bout», soutient Mohamed. Selon Dalia Abdel Hamid, cette mise au ban des personnes LGBTQ se retrouve également à l’origine des vagues de répressions qui «capitalisent sur un rejet massif de l’homosexualité par la société, et plus particulièrement de ceux qui sont pénétrés.» Car la stigmatisation est plus forte contre les hommes «passifs» sexuellement. Des arrestations en cascade, rendues possible par l’usage des applications de rencontres, jusqu’aux dossiers montés de toutes pièces et aux procès expéditifs, l’engrenage qui mène à la cellule est implacable. Depuis qu’il a entrepris de l’enrayer, Ahmed Hossam est raillé par certains de ses pairs comme «l’avocat des pédés», défenseur de cas trop souvent perdus d’avance: «Certains juges me disent parfois: “Pourquoi tu les défends, ils iront en enfer dans tous les cas.”»

Puisqu’aucune loi ne pénalise l’homosexualité en Égypte, les juges ont dans la grande majorité des cas recours à deux chefs d’accusation, «débauche» et «prostitution». Mais un projet de loi déposé au Parlement en novembre incrimine directement l’homosexualité et prévoit des peines alourdies allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement. «C’est seulement de la propagande», estime Ahmed Hossam, avant d’ajouter: «Mais si cette loi est votée, ce sera un désastre.»

«Il y a toujours un besoin d’attirer l’attention sur la moralité des citoyens, sur leur respect de la religion, analyse Dalia Abdel Hamid. C’est en grande partie instrumentalisé, quelqu’en soit la raison.» À chaque fois, un scandale est relayé par les médias proches du pouvoir et s’ouvre ainsi une campagne de répressions. La méthode a fait ses preuves, inchangée depuis l’affaire du Queen Boat, une boîte de nuit sur le Nil où 52 hommes sont arrêtés au cours d’une descente en 2001.

«La peur a le contrôle sur moi»

Le docteur Magda Adly, cofondatrice du centre Al Nadeem pour la réhabilitation des victimes de violences et de torture, a suivi certaines des personnes interpelées lors de cette rafle à leur sortie de prison. «N’importe quel hôpital ou clinique ne portera pas forcément d’attention particulière à la manière de traiter les victimes de torture, explique Magda Adly. C’est une question extrêmement sensible et de nombreuses personnes pourraient également avoir peur d’aller à l’hôpital.» Seule structure à apporter un soutien psychologique et psychiatrique spécialisé, le centre a été fermé par les autorités égyptiennes en février. Depuis leur remise en liberté, aucun des témoins cités dans cet article n’a consulté de médecin pour tenter de surmonter le traumatisme, l’un d’eux ne peut désormais plus dormir sans somnifères.

«Maintenant, j’ai peur de faire des rencontres, livre Mahmoud. J’ai peur quand je marche dans la rue, j’ai peur d’être arrêté à un checkpoint de la police, qu’ils contrôlent mon identité, découvrent que j’ai été condamné pour débauche et me renvoient en prison. J’ai peur tout le temps et cette peur a le contrôle sur moi, je ne me sens pas en sécurité.»

Amina et Mohamed vivent désormais reclus, dans l’opprobre. «Tout le monde est au courant, sauf ma mère.» Mohamed pense qu’elle ne le supporterait pas.

«Toute ma famille sait et ne veut plus entendre parler de moi. Je n’ai plus d’amis non plus. Maintenant je suis à la maison mais je suis toujours seul. Personne ne peut trouver du travail après la prison, mais pour moi c’est pire, je suis gay donc personne ne voudra de moi. Ma seule chance c’est de partir dans n’importe quel pays et de prendre un nouveau départ. Ici, je meurs à petit feu.»

Le jeune homme doit encore effectuer la seconde moitié de sa peine, trois ans en détention de jour dans un commissariat qu’il espère faire annuler. Mahmoud est lui en attente d’un procès en appel au cours duquel il risque un an d’emprisonnement. «Si je suis condamné pour un an, je ne resterai pas en Égypte, affirme-t-il. J’irai voir des passeurs ou j’utiliserai n’importe quel moyen illégal pour quitter l’Égypte et m’enfuir.» Son audience doit se tenir cette semaine.

slate.fr

Voir les commentaires

USA: 40% des jeunes LGBTQ ont envisagé sérieusement de se suicider (ETUDE)

Publié le par justin

USA: 40% des jeunes LGBTQ ont envisagé sérieusement de se suicider (ETUDE)
Les adolescents LGBTQ (Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queer, ceux qui se posent des questions) sont plus susceptibles de penser ou de faire une tentative de suicide que les autres jeunes selon une étude publiée par la revue médicale américaine JAMA et repérée par CNN.
 
Plus de 15.000 élèves interrogés
 
Cette étude nationale a été réalisée par un centre médical américain en 2015 et conduite auprès d'un échantillon de 15,624 élèves âgés de 14 à 18 ans.
Parmi les membres de la LGBTQ qui ont participé à cette étude, 40% ont ainsi affirmé sérieusement avoir envisagé de se suicider; 34,9% ont dit avoir planifié un suicide et 24,9% ont tenté de se suicider au cours de l'année précédent l'étude.
 
En ce qui concerne les jeunes hétérosexuels interrogés, 14,8% d'entre eux ont sérieusement envisagé de se suicider, 11,9% ont planifié un suicide et 6,3% sont passés à l'acte au cours de la dernière année.
 
Les ados bisexuels plus vulnérables
 
Ce sont les ados qui se disent bisexuels qui sont les plus vulnérables (46% ont envisagé le suicide) et notamment les filles bisexuelles (48% ont déjà envisagé de s'ôter la vie) ou les lesbiennes (40%).
 
En comparaison, 19.6% des filles qui se considèrent hétérosexuelles ont sérieusement envisagé la possibilité de se suicider.
 
"Un appel au réveil"
 
"Nous voulons que cette étude soit un appel au réveil et à l'action afin que ce sujet devienne un vrai sujet de santé publique", a expliqué John W. Ayers, l'un des co-auteurs de l'étude qui espère que ces chiffres susciteront une "réaction globale" de la part des politiciens, des cliniciens, des parents et des enseignants.
 
"Il y a encore trop de jeunes LGBTQ qui grandissent dans des environnements néfastes, qui sont rejetés de leur maison, à l'église ou à l'école, ils sont confrontés à un harcèlement envahissant, ils n'ont pas accès à des espaces sécuritaires ou de soutien. Toutes ces comorbidités s'accumulent et augmentent le risque de suicide", a déclaré Jason Cianciotto, directeur exécutif de la fondation Tyler Clementi.
 
Pour rappel, cette fondation a pris le nom d'un jeune Américain gay de 18 ans qui s'était jeté d'un pont en 2011 après avoir été harcelé par son colocataire.
 
Ce dernier avait installé une webcam dans sa chambre et diffusé sur le web des images de lui en train d'embrasser un autre homme.

 

.lalibre.be

Voir les commentaires

Un prêtre a révélé avec émotion qu'il était gay, et qu'il avait vécu dans la peur et la honte pendant 40 ans

Publié le par justin

Un prêtre a révélé avec émotion qu'il était gay, et qu'il avait vécu dans la peur et la honte pendant 40 ans

Un prêtre américain a publié une lettre ouverte dans laquelle il avoue qu'il est homosexuel, et où il aborde le sujet de la communauté gay dans les églises. Pendant des années, j'ai porté un lourd fardeau, un secret caché dans le silence que les dirigeants de mon église n'ont pas voulu que je partage publiquement.

Chaque fois que j'ai eu un grand désir de parler, j'ai été défié par d'autres prêtres et dirigeants. "Chut ... taisez-vous" "Gardez ça pour vous." "Ne dites rien à personne." "Si vous ne vous taisez pas, vous serez chassé d'ici." "Si vous le faites savoir publiquement, cela nuira à votre ministère." Ensuite, je me souviens des luttes personnelles du prophète Jeremiah qui voulait désespérément garder la Parole de Dieu pour lui-même parce qu'elle provoquait une réponse si négative de la part de ceux qui entendaient sa prédication. Peu importe à quel point il ne voulait plus parler au nom du Seigneur, il ne pouvait pas se taire. Cependant, garder le silence et ne pas dire la vérité s'accompagne d'un coût encore plus élevé. Quel piège ! 

Aujourd'hui, je brise le silence et émerge des entraves de la honte qui m'ont été imposées à un jeune âge. Il y a tellement de choses à dire, à réparer et à soigner - bien au-delà des limites de ces mots écrits. Je suis gay. Contraint au silence, à me cacher, à être hétérosexuel.

Depuis mes études au lycée dans les années 1980, on m'a enseigné que l'homosexualité était quelque chose de mal, d'indicible et de punissable. Les amis ayant des «amitiés particulières» ont été immédiatement retirés de l'école en raison de «problèmes familiaux». Au cours de ma dernière année, un frère a mené une enquête visant à identifier et à discipliner les élèves sexuellement actifs. Après avoir été interrogé, on m'a dit directement que si j'étais surpris en train d'en parler avec d'autres, je serais renvoyé immédiatement de l'école.

En raison de la culture de la honte et du secret entourant les questions de sexualité dans l'environnement du séminaire, les élèves vivaient dans la peur et se sentaient menacés de garder le silence. Il était évident que les dirigeants voulaient que tout soit balayé sous le tapis et que rien ne soit divulgué. C'est dans cet environnement secret que j'ai grandi.

En repensant à ces années, je n'ai pas réalisé combien je réprimais mes sentiments dans une tentative de vivre la vie comme un homme hétérosexuel. Jusqu'au jour où, à l'âge de 24 ans,en rentrant du séminaire, la vérité m'a fait face. Je me suis finalement admis à moi-même, "JE SUIS GAY!" Je conduisais sur une route en essayant de ne pas sortir de ma voie ou de quitter la route elle-même, me répétant encore et encore: «Je suis gay! Des années de honte accumulée et toxique ont jailli de moi alors que les larmes coulaient sur mes joues. Cela ressemblait plus à une condamnation à perpétuité qu'à embrasser librement ma véritable orientation sexuelle.

Je suis allé au cinquième étage du bâtiment du séminaire, j'ai ouvert la fenêtre et je l'ai escaladé - avec une jambe à l'intérieur de la pièce et l'autre jambe pendante à l'extérieur. Là, je me suis assis à califourchon sur la fenêtre pendant trois heures en contemplant si je pouvais faire face à la vérité d'être gay ou simplement sauter par la fenêtre pour finir une fois pour toutes. 

Il ne fait aucun doute qu'il y a et qu'il y a toujours eu des des prêtres gays dans la communauté religieuse. Entre 23 et 58% des prêtres sont estimés gays. Cela voudrait dire qu'il y a entre 8 554 et 21 571 (hauts) prêtres catholiques gays aux États-Unis aujourd'hui. Cependant, seuls quelques prêtres catholiques du monde entier ont trouvé le courage de briser le mur du silence et de dire la vérité sur leur identité sexuelle.

Aujourd'hui, je me tiens avec ces quelques prêtres courageux qui ont pris le risque de sortir de l'ombre et ont choisi de vivre dans la vérité et l'authenticité. Que se passerait-il si tous les prêtres et les religieux avaient la possibilité de vivre leur vie dans la vérité et la liberté sans se préoccuper d'une forme de représailles de la part d'une autorité en leur pouvoir?

À quel point notre Église catholique deviendrait-elle réellement différente, et accueillante, simplement en reconnaissant, en acceptant et en soutenant chaque prêtre et chaque religieux gay parmi eux ?

En tant que prêtre de l'Église catholique romaine qui sert actuellement dans l'archidiocèse de Milwaukee, je voudrais m'excuser personnellement auprès de mes frères et sœurs LGBT pour ma part de silence face aux actions et aux inactions de ma communauté de foi envers les membres de la communauté LGBT qui sont catholiques ainsi que la communauté LGBT dans son intégralité. Je vous promets que je ne vivrai plus ma vie dans l'ombre du secret. Je promets d'être mon moi authentiquement gay. J'embrasserai la personne que Dieu a voulu que je sois. Dans ma vie sacerdotale et dans mon ministère, moi aussi, je vous aiderai, que vous soyez gay ou hétéro, bisexuel ou transgenre, à être votre moi authentique - à vivre pleinement à votre image et à votre ressemblance avec Dieu. En reflétant nos images de Dieu dans le monde, notre monde sera un endroit plus brillant et plus tolérant. 

 

/amomama.fr

Voir les commentaires

L’insulte homophobe qui m’a presque fait plaisir

Publié le par justin

L’insulte homophobe qui m’a presque fait plaisir

Un gris samedi de novembre, à la sortie du métro Berri-UQAM, je me suis embarqué dans un échange houleux avec une inconnue sur une banalité. Après quelques phrases de part et d’autre, la dame m’a regardé de la tête au pied avec dégoût, et alors que je me dirigeais vers le centre-ville, elle a crié assez fort pour que tout le monde entende : «Tu t’es trompé de chemin, le Village, c’est de l’autre bord! Le monde comme toi devrait y rester...» Aussi ridicule soit-elle, son insulte homophobe m’a fait rager quelques secondes. Jusqu’à ce qu’un sourire se dessine sur mon visage, résultat d’une pensée rassurante qui venait de me calmer : au Québec, cette femme fait désormais partie de la minorité.   

Je ne suis pas entièrement dénué de responsabilité dans cette altercation. Mon cerveau dormait encore à moitié, j’approchais de l’escalier roulant menant à la sortie et lorsque j’ai vu cette femme remplir 110 % de l’espace en se tenant à côté de son vélo, m’obligeant à attendre comme un idiot derrière elle, en ayant l’impression d’être restreint dans mes mouvements, je me suis braqué intérieurement. Au niveau du plancher, je l’ai dépassée en lui jetant un regard mauvais et j’ai dit avec une voix neutre qu’elle aurait pu se tenir devant ou derrière son vélo pour laisser passer tout le monde. Elle m’a traité d’arrogant. Rien d’étonnant : je suis grand comme la tour du CN et je portais des lunet-tes fumées opaques, alors même si je lui avais suggéré d’écouter les Calinours en pyjama avec moi, au lieu de faire attendre les gens, elle aurait senti que je la regardais de haut. Instinctivement, je lui ai souri en répliquant «ce n’est pas de l’arrogance, mais le gros bon sens». Voyant qu’elle ne réussissait pas à m’atteindre, elle a voulu me rabaisser, ce qui s’est traduit par un vomi de mots homophobes. Des paroles banales, mais non moins acceptables. 
 
J’ai reçu son attaque comme une claque au visage. Je ne pouvais pas croire qu’en 2017, une Montréalaise dans la quarantaine ait encore le réflexe de m’insulter parce que je suis gai et qu’elle évoque le Village comme un ghetto dont les homosexuels ne devraient pas sortir, comme si nous étions des bêtes dont il faut se tenir loin. Choqué, j’ai songé un instant à inventer une insulte pour la rabaisser comme les enfants à court de maturité le font, mais je me suis repris tout de suite et j’ai riposté avec un sourire sincère. Mon esprit venait de me faire voir la situation d’un autre point de vue : cette femme ne fait plus partie de la majorité. Les homophobes existent encore. Les violences verbales et physiques n’ont pas disparu. De nombreux préjugés et paradigmes de société doivent encore être déconstruits. Mais désormais, il y a beaucoup plus de Québécois(es) qui accueillent les gais et lesbiennes sans sourciller, qui comprennent l’évidente nécessité d’accorder des droits égaux aux personnes LGBTQ et qui célèbrent la différence, plutôt que de l’utiliser comme une raison de rejeter, d’humilier et de condamner.
 
L’intolérance et l’homophobie existent toujours, mais le vent a tourné. Les jeunes générations sont plus ouvertes à explorer leur sexualité et à accepter les préférences opposées aux leurs. De plus en plus de parents ont la lucidité de considérer la possibilité de mettre au monde un enfant hétérosexuel ou homosexuel. Les êtres humains dotés d’empathie commencent enfin à réaliser la détresse des hommes et des femmes qui ont la conviction d’être nés dans le mauvais corps. La société remet en question ses modèles archaïques sur la définition du masculin et du féminin (comportements, couleurs, métiers, sports). Le premier ministre du Canada, à nouveau perçu dans le monde comme un exemple à suivre en raison de plusieurs décisions d’ordre social (malgré tous les défauts et manquements dont on pourrait parler pendant des semaines), marche dans les parades de la Fierté et verbalise les excuses tant attendues, à la suite des horreurs qu’on subies les membres de la communauté pendant des décennies. Les personnes LGBTQ évoluant dans les milieux artistique, politique, sportif, médiatique et d’affaires s’affi-chent de plus en plus ouvertement sans représailles de leurs employeurs, de leur public, de leurs électeurs ou de leur clientèle. Et les rejets familiaux post-coming out sont de plus en plus marginaux. 
 
Il reste encore des pas de géants à franchir. De l’éducation à faire. De la sensibilisation à poursuivre. Des combats à mener. Des droits à maintenir. Des réalités étrangères à conscientiser. Mais ici, au Québec, en 2017, toutes les dames qui veulent me rabaisser parce que je suis gai et tous ceux qui pensent que nous sommes anormaux, ignobles, inadéquats et indésirables, font partie d’une minorité qui ne cessera de rapetisser avec le temps

 

 

 

.fugues.com

Voir les commentaires

Des passagers expulsent un homophobe du tram

Publié le par justin

Des passagers expulsent un homophobe du tram

GenèveUn homosexuel, insulté dans une rame à Genève, a filmé la scène. Des témoins l'ont aidé en poussant l'individu vers la sortie.

Plus de 200 likes sur Facebook, et sans doute au moins autant de commentaires d'approbation pour cette «histoire d’arroseur homophobe arrosé». Lors d'une agression dans un tram lundi soir, la victime, le journaliste de la RTS Jordan Davis, sort son smartphone pour capturer la scène et poste ensuite sa leçon de bravoure sur le réseau social.

«Il a voulu m'exclure de l'espace public en me rabaissant, 
et la situation s'est retournée contre lui»

En visionnant cette vidéo de 90 secondes, on entend l'agresseur dire «Allez dégage (...) tu voulais me draguer (...) je baise pas les pédés». Jordan Davis lui répond: «Vous vous humiliez monsieur, vous avez intérêt à sortir au prochain arrêt, on ne parle pas comme ça». Et l'on distingue des passagers conduire l'individu vers la sortie.

Contacté, Jordan Davis explique sa démarche: «J'ai parlé haut et fort pour dire que je n'avais pas peur. Qui ne dit mot consent. Il a voulu m'exclure de l'espace public en me rabaissant, et la situation s'est retournée contre lui.»

https://www.youtube.com/watch?v=8JfucXo5eNg

Le réflexe de filmer, une déformation professionnelle? «Ça m'a tellement agacé que cette personne se permette de m'insulter et de me bousculer. Je suis sensibilisé au thème du harcèlement de rue car j'ai travaillé sur ce sujet pour une émission. J'ai utilisé mon téléphone comme une arme pour me défendre, et comme preuve en cas de dérapage et de plainte. Mais si j'avais été seul dans une ruelle sombre face à trois colosses je n'aurais sans doute pas agi de la même manière.»

La solidarité dont ont fait preuve les usagers est suffisamment rare pour être relevée. «Ce genre de situation m'arrive régulièrement, notamment à Paris sur le quai du RER ou de la gare de Lyon. Mais là-bas je me suis senti beaucoup plus seul car personne n'a bronché. A Genève, j'ai remercié les passagers et ils m'ont répondu que c'était normal.» (24 heures)

Voir les commentaires

TEMOIGNAGE ET DEMANDE D'AIDE LGBT

Publié le par justin

TEMOIGNAGE ET DEMANDE D'AIDE LGBT

Timide et craintif, à cause de ce que j'ai vécu dans ma vie dans ce témoignage je vais essayer de vider mon sac, un sac qui ne semble pas pouvoir accepter trop de poids mais le mien dépasse l'ordinaire, il porte des tonnes et des tonnes de chagrins

je suis née dans une famille algérienne où le frère cadet qui prend la dominance totale , ce frère m’empêchait de sortir depuis l'age de 5 ans sans aucune cause dès que j'ouvre la porte pour sortir il me tabasse en me demandant de rester à la maison figurez vous chers lecteurs que je quittais la maison seulement pour aller étudier hors je n'ai pas le droit d'y sortir quelque soit la cause , il me torture

il me force de passer la nuit dans la cour de la maison sans couverture sans rien du tout, sinon dans la cabane de ses animaux, il me demande de lui laver ses pieds d’essuyer ses chaussures et faire la bise à sa main

j'étais pendant plusieurs fois tabassé par lui, il me met par terre et il commence à me donner des coups de pieds et de poing .Je vis un véritable enfer que personne ne peut imaginer, vous vous dites pourquoi pas prévenir la police et mettre fin à ce drame , mais malheureusement vous ne connaissez pas la société algérienne je suis gay et si je le fais je serai viré de la maison de la société et surtout détesté voire tué par la famille car cela est honteux en ces jours il m'accepte de me libérer pour aller travailler en me forçant de signer un contrat pour mon autre frère pour tirer ma paie puis il la lui passe (je travaille pour lui)

en allant au travail j'étais violé par un groupe de gars en plus de ça j'étais filmé et ce méme groupe de demande de l'argent sinon il publie la vidéo ce qui va mettre fin à ma vie je lance un appel épuisé aux cœurs sains pour m'aider à quitter le pays pour vivre au moins un jour paisible

Ce site a mes coordonner

Voir les commentaires

Des garçons syriens pris dans un engrenage d'abus sexuels

Publié le par justin

Des garçons syriens pris dans un engrenage d'abus sexuels
© AFP | Des membres de l'organisation syrienne pour les victimes de la guerre (SOVW) regardent des photographies montrant la torture de détenus dans les prisons et les centres de détention du régime d'Assad, le 17 mars 2016 à Genève
BEYROUTH (AFP) - 

Des garçons et hommes syriens sont victimes d'un "cercle vicieux" d'abus sexuels dans leur pays en guerre ou comme réfugiés, a affirmé jeudi une agence de l'ONU dans un rapport sur cette question taboue.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirme avoir documenté de nombreux cas de violences sexuelles contre des hommes et garçons syriens, après avoir interviewé 196 réfugiés et 73 travailleurs humanitaires.

"Il y a déjà eu des rapports sur les abus sexuels envers les femmes et filles syriennes. Mais cette question est le côté moins connu de cette histoire sordide: les (victimes) mâles", a indiqué à l'AFP le porte-parole du HCR Andrej Mahecic.

"Il s'agit d'un cercle vicieux", selon lui.

Le rapport affirme que, depuis le début du conflit en 2011, hommes et garçons ont été victimes de violences sexuelles dans des centres de détention et à des barrages de factions armées en Syrie, mais également dans des pays les accueillant comme réfugiés.

Les formes de violences sexuelles sont, entre autres, des chocs électriques et des brûlures de cigarettes sur les parties génitales et l'anus, la castration et le viol collectif.

"L'un de mes oncles en Syrie a été arrêté. Quelques mois après sa libération, il nous a dit --après s'être effondré en larmes devant nous -- qu'il n'y a pas une partie de son corps qui n'ait pas souffert d'abus au moyen d'un marteau-piqueur électrique", affirme Ahmad, un réfugié syrien en Jordanie.

"Après sa libération, il a arrêté de manger et est devenu alcoolique. Il est mort à la suite d'une insuffisance rénale".

Les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) sont particulièrement vulnérables.

"Il n'y a pas un seul (membre de la communauté LGBT) qui n'ait pas souffert de violence sexuelle. Cela nous arrive à tous", assure Mazen, transgenre cité dans le rapport.

Dans les pays qui accueillent des réfugiés syriens, des garçons et des hommes ont fait l'objet de chantage pour les forcer à avoir des relations sexuelles ou ont été exploités par leurs employeurs, selon le rapport.

D'après l'ONU, ces abus ont eu des conséquences "psychologiques profondément débilitantes" sur des familles entières.

Des garçons victimes d'abus ont parfois abandonné l'école et ont été, tout comme les hommes, rejetés, pointés du doigt et parfois menacés de mort.

Les victimes ont peur d'être stigmatisées si elles parlent de leur expérience et des travailleurs sociaux ont parfois manqué de personnel ou ignoré leurs témoignages.

"Les victimes évitent de demander de l'aide aux services d'assistance et rejettent la faute sur eux-mêmes. Cela renforce le mythe selon lequel il s'agit d'un problème rare alors que cette étude montre le contraire", a expliqué M. Mahecic.

© 2017 AFP

Voir les commentaires

Leur VIH est devenu indétectable : voilà comment cela a changé leurs vies

Publié le par justin

Leur VIH est devenu indétectable : voilà comment cela a changé leurs vies

Vous avez peut-être vu apparaître cette option sur les applis de rencontres, il est désormais possible de mentionner son statut VIH : positif, sous PrEP, négatif et aussi… indétectable.

C’est ce que permet le «Traitement comme Prévention» (le TasP). On le sait scientifiquement depuis huit ans maintenant : une personne vivant avec le VIH bien traité et ayant une charge virale indétectable ne transmet plus le virus. Nous avons demandé à quelques séropositifs de nous raconter ce que le fait de devenir «indétectables» a changé dans leur vie.
 
Karl
Je me souviens que d’un seul coup je n’étais plus le méchant séropositif, que l’éventuelle responsabilité d’une contamination m’était moins pesante. J’en étais arrivé, comme beaucoup, à ne rechercher que des partenaires séropos en me disant que c’était plus simple, mais d’un seul coup, ça n’avait plus la même importance…
 
Tim
Mon virus est très ancien, j’ai un lourd passé sida. Rendre ma charge virale indétectable a été un processus long et difficile. Ça n’a pas été un moment mais une longue adaptation. Au début d’ailleurs, c’est mon médecin qui voulait, moi je m’en foutais, je préférais avoir moins de médocs. J’ai eu pendant 3 ans un cocktail de sept molécules, soit cinquante cachets par jour, entre 1999 et 2003. En comptant les anti-nauséeux, les anti-diarrhées, les vitamins B ou D, je suis même monté à une soixantaine dans les années 90 ! Je me souviens particulièrement d’un week-end super cool avec un mec rencontré au sauna, qui est devenu un ami ensuite. On avait baisé safe. En 2004. Trois mois plus tard, il m’appelle, et me dit avec beaucoup de réticence qu’il est devenu séropositif. J’ai eu tellement peur que ce soit moi la cause. Alors que j’étais indétectable, qu’on avait mis des capotes, mais la culpabilité de transmettre était si forte…
 
Patrik
Le jour où j’ai su que j’étais devenu indétectable, j’ai pu dire à mes ami-e-s que j’étais séropo. C’était synonyme d’apaisement pour moi. J’ai eu la chance que cela arrive très vite, quelques semaines après le début du traitement. Dès la découverte de ma séropositivité, ça a été mon but à atteindre, et je dirais même que je ne me suis senti vraiment séropo qu’une fois indétectable – bizarrement. Tous les trois ou quatre mois à la clinique pour mon suivi, je me rends compte que j’ai de la chance.
 
Gio
C’était après deux mois de traitement et j’étais ravi. Quand on commence les trithérapies, on n’est jamais certain que ça va marcher. Mais quand j’ai vu « indétectable » sur le papier, j’ai eu l’impression que je n’étais plus malade. Depuis, je ne pense même plus à ma séropositivité. C’est un détail dans ma vie, comme des hémorroïdes. Mais même moins dérangeant quand on s’y arrête.
 
COMMENT GARDER UNE CHARGE VIRALE INDÉTECTABLE ?
  • Il faut éviter d’être infecté par une IST, ou s’en dépister et se traiter rapidement.
  • Il faut vérifier l’efficacité du traitement avec le temps, car le virus peut devenir résistant au traitement et cela fera remonter la charge virale.
  • Faire attention à la régularité des prises, ce qui peut être difficile parfois dans la vie. Il peut y avoir des périodes où les oublis s’additionnent, ce qui fragilise le traitement et peut occasionner une remontée de la charge virale.
  • Être indétectable, c’est donc voir le risque de transmettre être allégé pour les personnes séropositives dont la charge virale est contrôlée. Mais le risque demeure. C’est la prévention adaptée à chacun qui permet de s’assurer une non-contamination : préservatifs et/ou PrEP, dépistage régulier du VIH et soins des IST. 

 


 

60%  

 
À l’heure où un traitement efficace réduit drastiquement les risques de transmission, ce sont les personnes qui ne connaissent pas leur statut sérologique qui alimentent l’épidémie de VIH et qui seraient à l’origine de plus de 60% des contaminations. Désormais, les traitements sont l’une des armes les plus importantes de la riposte face au VIH, pour les personnes atteintes, bien sûr, mais aussi pour la prévention de la transmission du VIH. C’est pourquoi le dépistage est l'un des outils majeurs de la prévention diversiée  
 

19%  

 
C’est le pourcentage de jeunes adultes qui croient encore - à tord - que le VIH peut se transmettre par une piqûre de moustique. Un chiffre grave, qui confirme l’importance de délivrer à tous les publics une information pertinente et renouvelée sur le VIH.
 

.fugues.com

Voir les commentaires

Viken Joshi : "J'espère que la réponse à ma demande d'asile sera positive"

Publié le par justin

Viken Joshi : "J'espère que la réponse à ma demande d'asile sera positive"
Il est arrivé à l'île de La Réunion en août après avoir été persécuté et violé en Inde, son pays d'origine, en raison de son homosexualité. Viken Joshi a rencontré l'Ofpra, l'office français de protection des réfugiés et des apatrides, par visioconférence vendredi dernier, le 17 novembre. Il devrait obtenir la réponse à sa demande d'asile avant fin décembre, et compte bien rester à La Réunion par la suite.

"L'Ofpra a été très à l'écoute de mon histoire, l'entretien était très positif donc j'espère que la réponse à ma demande le sera aussi" lance Viken Joshi, jeune indien de 20 ans logé à Saint-Denis depuis août. Avec l'association Orizon Réunion, il a préparé les démarches pour obtenir l'asile en France. Il a rencontré l'Ofpra par visioconférence vendredi 17 novembre, afin de "raconter son histoire".

"Je devrais avoir une réponse avant la fin décembre par téléphone. Si c'est bon, j'obtiendrai le statut de réfugié politique, et on me donnera ma carte d'identité française" indique Viken. "J'ai senti beaucoup de bienveillance de la part des autorités et de l'Ofpra" raconte l'Indien originaire de la ville de Surate. "Vous savez, on ne sait jamais vraiment comment se passe un entretien, mais je suis plutôt confiant" déclare-t-il.

- "Je me sens bien ici" -

Étudiant dans le domaine des médias à Bombay, il souhaite "reprendre dès que cela sera possible ses études ici", à La Réunion. "Je suis venu sur l'île, car je n'avais pas besoin de visa. Même si j'ai aussi eu des moqueries dans la rue, je me sens bien ici" confie-t-il. Viken a quitté l'Inde en août dernier, après avoir été violé dans des toilettes publiques par un groupe de jeunes, puis par un policier dans un commissariat. Rejeté par sa famille qui attendait de lui "qu'il devienne normal", un ami lui a permis financièrement de pouvoir quitter le pays "qui lui manque malgré tout un peu aujourd'hui".

Pour lui, "retourner en Inde est impossible" désormais. Viken avoue qu'il "ne peut plus y vivre après avoir perdu la foi dans ses valeurs humaines". Si sa demande venait à ne pas être acceptée, il "n'a pas encore réellement réfléchi à la suite". Ce qu'il sait, c'est qu'il militera activement pour la cause LGBT : "il est de ma responsabilité morale de raconter mon histoire et d'en parler à tous mes frères et sœurs homosexuels".

En attendant d'avoir la réponse des services de l'État, Viken "apprend le français autant qu'il le peut" durant ses temps libres. Il raconte aussi avoir "rencontré plusieurs indiens" à Saint-Denis avec qui "il échange régulièrement".

hf/www.ipreunion.com

Voir les commentaires

Un réfugié guinéen bisexuel sera déporté aujourd'hui

Publié le par justin

Devant la cour fédérale mardi matin dernier, juste avant l'audience de Karim. Des gens de différents groupes communautaires venus l'épauler et manifester leur mécontentement contre cette déportation. PHOTO FABRICE GAËTAN, COLLABORATION SPÉCIALE

Devant la cour fédérale mardi matin dernier, juste avant l'audience de Karim. Des gens de différents groupes communautaires venus l'épauler et manifester leur mécontentement contre cette déportation. PHOTO FABRICE GAËTAN, COLLABORATION SPÉCIALE

Un jeune réfugié guinéen bisexuel arrivé à Montréal il y a un an pour demander l'asile sera déporté ce vendredi après-midi. Le Canada met ainsi sa vie en réel danger, selon son avocat, alors que l'homosexualité est considérée criminelle dans ce pays de l'Afrique de l'ouest.

 

 

 

 

 

C'était son ultime chance mardi dernier. Karim (nom fictif) était assis avec les spectateurs à la première rangée de la salle d'audience de la cour fédérale, sur la rue McGill, entouré d'une quinzaine d'amis et supporteurs. Les bras et les jambes croisés, la mâchoire serrée, le jeune homme dans la vingtaine écoutait son avocat et la Couronne débattre des preuves dans son dossier, à savoir si elles prouvaient ou non sa bisexualité. 

S'il avait encore un peu d'espoir en quittant la salle ce jour-là, Karim s'effondre lorsque la décision tombe à 36 heures du départ prévu.  La cour fédérale ordonne son renvoi et se range derrière la décision qu'avait auparavant rendue la Commission de l'immigration et du statut de réfugiés du Canada (CISR).

Le motif du refus : on ne croit pas à son histoire de bisexualité. Sa demande d'asile est donc considérée frauduleuse, incongrue et trop similaire à trois autres cas passés.

«Le Canada m'envoie à la boucherie », dit Karim, la voix étranglée. S'il accepte qu'on raconte son histoire, il insiste pour que son nom ainsi que ceux de sa famille ne soient pas divulgués. Pour ne pas les mettre encore davantage en danger.

«C'est la détention ou la mort qui l'attend en Guinée», affirme sans hésiter son avocat Stewart Istvanffy. Si la police le met en prison, il ne va peut-être pas mourir tout de suite, mais s'il est dans les rues, il va peut-être mourir beaucoup plus vite. »

En Guinée, l'homosexualité est considérée comme criminelle et passible de prison, les peines pouvant aller jusqu'à trois ans. «Et sur le terrain, la réalité de la communauté LGBTQ+ et de leur entourage est très difficile», souligne Meryem Benslimane, administratrice à AGIR, un organisme montréalais d'Action LGBT avec les immigrants et les réfugiés que fréquentait Karim. 

Persécutés en raison de l'orientation sexuelle de Karim, sa femme et ses enfants vivent actuellement cachés en Guinée. Un mandat d'arrêt a aussi été émis en septembre contre un des amis dont la maison s'est fait attaquer. Motif d'inculpation inscrit sur le mandat d'arrêt : « avoir aidé Karim, homosexuel, à fuir la Guinée. »

Une décision qui contrevient à la charte des droits et libertés

Me Istvanffy ne mâche pas ses mots : « cette décision est complètement farfelue et va à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés et de la convention de Genève, affirme-t-il, dénonçant aussi les délais qu'il trouve déraisonnables dans le traitement du dossier alors que les heures étaient comptées. Selon lui, Karim a été victime de pratiques homophobes et discriminatoires.

« On met clairement une personne en danger de mort, déplore aussi l'administratrice d'AGIR. Renvoyer Karim en Guinée en sachant ça, c'est criminel, on ne peut pas faire ça. »

« J'ai l'impression que l'agente de renvoi qui a pris la décision n'a pas lu le dossier, ajoute Me Istvanffy. Sa décision et ses explications donnent une impression d'insouciance devant la vie humaine. »

Car les preuves qui ont été avancées pour démontrer sa bisexualité et les dangers pour sa vie étaient fortes et nombreuses, selon lui. Mais une fois qu'une décision est rendue par le CISR, difficile de la faire changer. « Entre 10 et 15% des demandes de révision faites à la cour fédérale sont acceptées pour être entendues, et parmi celles-ci, de 7 à 10% réussissent à renverser le jugement de la CISR », estime M. Istvanffy.

L'avocat avait aussi commencé son plaidoyer devant la cour fédérale mardi dernier en demandant une récusation de la juge, ayant « perdu confiance dans son jugement par rapport aux gais de l'ouest de l'Afrique », rappelant un autre dossier de demande d'asile qu'elle avait refusé d'entendre il y a un an. Le demandeur d'asile en question s'était violemment fait battre dès son arrivée dans son pays. La juge a toutefois rejeté sa demande.

Incompréhension et préjugés autour de la bisexualité

«Homosexualité ou bisexualité, peu importe, on ne va pas jouer avec les mots », a laissé tomber l'avocate de la Couronne entre deux arguments durant l'audience de mardi dernier.

Mais jouer sur les mots, ici, aurait pu faire une différence, selon plusieurs intervenants.

«La méconnaissance de la bisexualité peut mener à un mauvais jugement, fait valoir Meryem Benslimane de AGIR. Les cas de bisexuels sont vraiment très difficiles à gérer dans le système des réfugiés. Souvent, ils ne sont pas cru parce qu'on s'attend à ce qu'une personne corresponde aux stéréotypes du gai ou de la lesbienne. S'il a des enfants ou une famille comme Karim, on trouve que son témoignage n'est pas fiable. »

«La bisexualité n'est pas juste d'avoir des relations avec un homme ou une femme, c'est une identité, pas nécessairement un choix, ajoute Christian Tanguay, directeur général du centre communautaire LGBTQ+ de Montréal que Karim fréquentait assidument depuis son arrivée à Montréal. Si les commissaires qui étudient les dossiers ne comprennent pas ça, il peut facilement y avoir discrimination. »

M. Tanguay souligne que de nouvelles directrices à l'intention des commissaires ont été mises en place en mai dernier, mais ne semblent pas encore être effectives. «Ces recommandations disent que le dossier d'un demandeur d'asile homosexuel, bisexuel ou trans doit être traité au même pied d'égalité qu'un dossier de répression politique », explique-t-il

Le Canada pour vivre en sécurité

« Je croyais que les bisexuels pouvaient vivre en paix ici», dit Karim, déboussolé. L'an dernier, le premier ministre canadien Justin Trudeau a d'ailleurs été nommé champion de la lutte contre l'homophobie par la fondation Émergence en raison de son engagement et ses gestes pour protéger les droits de la communauté LGBT.

« Montréal est aussi supposée être une ville sanctuaire, on est supposé s'occuper des personnes réfugiés », rappelle aussi l'administratrice d'AGIR.

Ce cas survient aussi alors que les déportations du Canada vers la Guinée sont plus nombreuses depuis un an. Quelques manifestations et dénonciations ont été organisées à ce sujet. Selon l'organisme Statut pour les Guinéens, cette multiplication coïncide avec l'entrée en vigueur d'un Accord sur la protection et la promotion des investissements étrangers entre le Canada et la Guinée.

«Ce n'est pas la première fois que nous sommes témoins d'une déportation comme celle-là et que la personne arrive chez elle et se fait tuer très vite, se désole Viviana Medina, porte-parole du Centre des travailleurs immigrants dont est membre Karim depuis plusieurs mois. Ce sont des histoires terribles, mais le système ferme les yeux, ne les écoute pas,  on ne les croit pas.»

Le Centre des travailleurs immigrants, AGIR, le centre communautaire LGBTQ+ de Montréal et d'autres organismes s'allient pour  interpeller le ministère de l'immigration par des lettres, le sommant de stopper cette déportation, prévue pour 15h cet après-midi.

 

lapresse.ca/

Voir les commentaires

Torture, homosexualité, terrorisme...La directrice de la prison civile de la Rabta revient sur les conditions de détention

Publié le par justin

Torture, homosexualité, terrorisme...La directrice de la prison civile de la Rabta revient sur les conditions de détention

Fraîchement désignée à la tête de l’établissement pénitentiaire de la Rabta, Leila Jdidi à livré au journal Assbah, l'état des lieux des prisons en Tunisie. À noter que Jdidi est une psychologue de formation, elle occupait jusque-là le poste de conseillère générale des prisons et de la rééducation de première classe, et avait déjà assumé différentes fonctions de responsable, dont celles de directrice du centre de rééducation des jeunes délinquantes de Mghira.

Encombrement des prisons

Leila Jdidi admet que les prisons en Tunisie sont surpeuplées mais elle dit ne pas avoir une marge de manoeuvre sur le sujet: "Quand on reçoit un mandat d'arrêt, le détenu doit être incarcéré, même si cela dépasse notre capacité d'accueil (...) la seule solution est la mise en place de peines alternatives à la prison indique-t-elle préconisant également de construire plus de prisons

La prison: une niche du terrorisme?

Pour la directrice de la Rabta, contrairement à ce que véhiculent certains, la prison ne fabrique pas des terroristes. Et pour cause, si les leaders des réseaux terroristes sont isolés des prisonniers de droit commun, les autres mêlés aux affaires de terrorisme peuvent partager avec eux les mêmes cellules mais ils subissent un contrôle rigoureux de leurs moindres faits et gestes.

La torture

Leila Jdidi écarte les accusations de torture dans les prisons tunisiennes parce qu' "il n'y a aucune justification pour recourir à la torture", dit-elle. Jdidi évoque des morts naturelles et selon elle, les familles ont toujours un soupçon quand un de leur proche décède dans une prison refusant ainsi d'admettre sa mort.

Favoritisme

La directrice de la Rabta nie le fait que certains prisonniers bénéficient de meilleures conditions de détention par rapport aux autres. "Il n'y a pas de népotisme dans les prisons". Elle explique le fait que certaines personnalités politiques ou sécuritaires sont éloignées des autres détenus par le souci de préserver les secrets d'État, susceptibles de circuler à travers la proximité entre les détenus.

L'homosexualité

Pour Jdidi, l’homosexualité est l’une des pratiques qui pourraient exister dans plusieurs endroits et pas que dans les prisons. Les détenus, qui sont privés de relations sexuelles avec leurs conjointes, ont recours à ce genre de pratiques pour assouvir leurs envies sexuelles et leurs instincts. Toutefois, les agents pénitentiaires prennent des mesures disciplinaires à l'encontre des concernés, met-elle en garde, en signalant que si le rapport est consenti, les détenus sont déplacés dans une autre cellule et des mesures sont prises à leur encontre, sans préciser la nature de ces mesures.

La recrudescence des crimes

Pour la responsable pénitentiaire, le nombre des crimes équivaut à celui de l'avant révolution, ce qui a changé, d'après elle, c'est que les médias mettent en avant les criminels et les valorisent. "Les enfants qui regardent ces émissions sont influencés par ce qu'ils voient et sont tentés de reproduire la même chose sans en mesurer la portée et la dangerosité", déplore-t-elle.

.huffpostmaghreb.com

Voir les commentaires

Roland, agressé en pleine journée dans la rue à Verviers parce qu'il est gay!

Publié le par justin

Roland, agressé en pleine journée dans la rue à Verviers parce qu'il est gay!

Ce lundi en fin d’après-midi, Roland Mary a été agressé par trois personnes au beau milieu de la rue des Raines, à Verviers. Son tort aux yeux de ses agresseurs ? Il est homosexuel. Insulté et frappé à plusieurs reprises, le trentenaire témoigne, en espérant que les mentalités puissent changer.

Ce mardi, Roland Mary est sous le choc. Le Verviétois n’arrive pas à croire à ce qui lui est arrivé ce lundi en fin de journée, vers 16 heures. «  Je suis sorti de chez moi, rue des Raines, et je me dirigeais vers la rue du Collège. Je me rendais à la salle de sport. J’ai croisé trois hommes, des étrangers. Ils m’ont traité de ‘sale PD’, ont dit qu’on devrait ‘tous les tuer’ les gens comme moi, etc. C’était trois hommes entre 30 et 40 ans, je ne les connaissais pas du tout  » raconte Roland Mary, qui n’a pas tardé à prendre des coups. «  Ils m’ont insulté puis l’un d’eux m’a frappé au visage. Les deux autres regardaient et m’insultaient. Il m’a frappé à plusieurs reprises. Quand j’ai vu qu’ils s’éloignaient je me suis mis à courir dans l’autre sens  », se souvient tristement le trentenaire qui a directement appelé la police pour expliquer ce qui s’était passé.

 

sudinfo.be

Voir les commentaires

Grande Bretagne : un joueur de cricket suspendu pour avoir sauvé deux hommes d’une agression homophobes

Publié le par justin

Grande Bretagne : un joueur de cricket suspendu pour avoir sauvé deux hommes d’une agression homophobes

 Deux hommes gays, victimes d’une agression, défendent celui qui les a aidé, Ben Stokes, une star du cricket,  qui a été arrêté en septembre suite à l’incident devant une boîte de nuit Bristol.

 Kai Barry, 26 ans, et Billy O’Connell, 20 ans, ont déclaré dans une interview à The Sun que Stokes est venu à leur secours en résistant aux intimidateurs menaçants.


Stokes a été arrêté, soupçonné d’avoir causé des lésions corporelles et libéré sans inculpation, mais il est toujours sous enquête policière.


Le joueur de 26 ans, qui a également eu un doigt cassé, ne partira pas avec le reste de l’équipe pour participer aux Ashes  , après avoir été suspendu à la suite de l’incident. Son coéquipier, Alex Hales, a également été suspendu.


(The Ashes, littéralement « les Cendres », est une série de test-matchs de cricket qui opposent tous les ans, les équipes d’Angleterre et d’Australie.)


Barry et O’Connell ont affirmé avoir rencontré le joueur et son coéquipier de l’équipe d’Angleterre Alex Hales dans une boîte de nuit le soir en question et Stokes leur a payé à boire. Le couple affirme qu’ils n’avaient aucune idée qu’ils étaient des joueurs de cricket.


Stokes et Hales marchaient prés du couple, après avoir quitté la boîte de nuit, lorsque Barry et O’Connell ont été pris à parti.
O Connell a déclaré au Sun : « Nous étions très reconnaissants à Ben de nous être venu en aide, il a été un vrai héros, Kai craignait qu’il puisse être attaqué et si Ben n’était pas intervenu, ça aurait pu être bien pire pour nous. »


Barry a ajouté: «Je ne suis pas un combattant et nous ne voulions pas nous battre, nous aurions pu avoir de gros problèmes, Ben a été un vrai gentleman».


Le couple expliquent qu’ils n’avaient pas conscience des répercussions de  cet incident, les découvrant seulement quand la police est venue les interroger

Voir les commentaires

DAVE RÉVÈLE AVOIR ÉTÉ VICTIME D’UNE AGRESSION SEXUELLE À 19 ANS

Publié le par justin

DAVE RÉVÈLE AVOIR ÉTÉ VICTIME D’UNE AGRESSION SEXUELLE À 19 ANS

Suite à l’affaire Gilbert Rozon, le chanteur néerlandais a décidé de témoigner.

 

Depuis l’affaire Weinstein, la parole autour des violences sexuelles continue de se libérer. Récemment, le producteur canadien Gilbert Rozon, président du festival «Juste pour rire» et ancien jurée de l’émission «La France a un incroyable talent» a été accusé par plusieurs femmes de harcèlement ou d’agression sexuelle. Interrogé au sujet de son ancien partenaire dans «La France a un incroyable talent» par Télé Star, le chanteur Dave a confié : «C’est extrêmement compliqué quand on a un ami qui a une ombre dans sa vie (...) Toutes les familles ont des cadavres dans le placard ... ».

Le chanteur néerlandais âgé de 73 ans a profité de cet entretien pour raconter qu’il avait été lui même victime d’agression sexuelle. Alors qu’il démarrait sa carrière de chanteur aux Pays-Bas, un éditeur de chansons avait tenté d’abuser de lui : «J’avais 19 ans, il m’a fait boire et tout d’un coup, il avait sa main dans mon slip. Je sais ce que c’est de se faire violenter», a-t-il expliqué à Télé Star.

 

Dix femmes accusent Gilbert Rozon

Après les témoignages de neuf femmes accusant Gilbert Rozon de harcèlement ou d’agressions sexuelles la semaine dernière, c’est l’animatrice et productrice québécoise Julie Snyder qui a porté plainte pour agression sexuelle auprès de la police de Montréal.

Gilbert Rozon a quitté ses fonctions au sein du groupe «Juste pour rire», a été évincé de l’émission «La France a un incroyable talent» sur M6 et les chaînes M6 et C8 ont déprogrammé les émissions auxquelles Gilbert Rozon est associé.

 

laparisienne.com

Voir les commentaires

Coming out de Kevin Spacey: pourquoi son timing est jugé "irresponsable"

Publié le par justin

Coming out de Kevin Spacey: pourquoi son timing est jugé "irresponsable"

Accusé d'avoir fait des avances à un jeune homme de 14 ans, Kevin Spacey dit ne pas s'en souvenir et choisit dans le même temps de rendre publique son homosexualité.

Frank Underwood, président machiavélique de House of Cards, n'aurait pas pu provoquer de plus grande polémique. Alors que l'acteur Anthony Rapp, 46 ans, affirme à BuzzFeed avoir subi des avances sexuelles de Kevin Spacey lorsqu'il était encore mineur ("À la fin de la soirée, Spacey a mis Rapp sur son lit, est monté sur lui et lui a fait des avances. Spacey avait 26 ans, Rapp 14"), l'acteur de 58 ans en a profité pour rendre publique son homosexualité, lui qui n'avait jamais souhaité confirmer les rumeurs. 

"Je suis plus qu'horrifié d'entendre son histoire. Je ne me rappelle honnêtement pas de la rencontre, ce serait il y a plus de 30 ans, écrit-il dans un communiqué de presse publié quelques heures plus tard sur Twitter. Mais si je me suis comporté comme il le décrit, je lui dois des excuses. [...] Cette histoire m'encourage à parler d'autres choses dans ma vie. [...] Comme les gens les plus proches de moi le savent, j'ai eu des relations avec des hommes et des femmes. J'ai aimé des hommes tout au long de ma vie, et je choisis aujourd'hui de vivre en tant qu'homme homosexuel." 

 

Un timing "pour le moins malheureux"

Sur les réseaux sociaux, ce sens du timing est désormais vivement critiqué. "Que cet acteur aie décidé de faire son coming out à ce moment-là est pour le moins malheureux, voire irresponsable, déplore Joël Deumier, président de SOS Homophobie, auprès de L'Express. Ça relance un amalgame qui existe déjà entre homosexualité et agression sexuelle sur mineur, ou pédophilie. On lutte contre ce stéréotype depuis des années, car il est très important de ne pas lier les deux sujets." 

Outre-Atlantique, les médias sont pour la plupart indignés. Le Daily Beast, par exemple, s'insurge que le coming out de Kevin Spacey associe "grossièrement la pédophilie et l'homosexualité", tandis que le critique cinéma de Vanity Fair, Richard Lawson, n'est pas plus compréhensif. "Faire son coming out homosexuel n'est pas la même chose qu'annoncer qu'on a tenté d'agresser un jeune homme de 14 ans. Associer les deux est répugnant," écrit-il sur Twitter. "Cela expose la communauté gay à des millions de critiques et de complots usés." 

Quel traitement médiatique pour le coming out de Spacey?

 

Joël Deumier rappelle que "l'agression ou harcèlement sexuel ne concerne pas le mouvement LGBT." "Il y aurait pu avoir le même schéma avec un homme hétérosexuel. Il est très important pour nous de ne pas lier les deux sujets. En tant qu'association d'aide aux victimes, on accorde énormément d'importance à leur parole. Ce qui est arrivé à Anthony Rapp est effroyable." 

Mathieu Brancourt, journaliste et membre de l'AJL, Association des journalistes lesbiennes, gays, bi•e•s et trans, se questionne à titre personnel sur les conséquences d'un tel coming out. "On va s'intéresser au traitement médiatique, explique-t-il à L'Express. Car les déclarations de Spacey renvoient à tous les clichés qui peuvent exister sur les homosexuels, et c'est terrifiant. Ça va certainement être interprété comme une justification qui va donner du grain à moudre à pas mal d'homophobes." Selon lui, les journalistes devront être vigilants. "Il devront bien rappeler que l'orientation sexuelle n'a aucun lien avec la pédophilie et ne peut pas être mis comme facteur de l'agression sexuelle, peu importe le timing des deux révélations." 

Anthony Rapp, lui, ne souhaite plus faire de commentaires sur le sujet, malgré la tournure malheureuse prise par son témoignage. Sur Twitter, il affirme avoir simplement voulu partager son expérience pour "que les choses changent." 

.lexpress.fr

Voir les commentaires

Homosexuel et séropositif au VIH, il risque l’expulsion au Maroc

Publié le par justin

Homosexuel et séropositif au VIH, il risque l’expulsion au Maroc
Exilé au Royaume-Uni depuis quelques mois, un activiste homosexuel risque d'être expulsé au Maroc, où il a été l'objet d'insultes et de menaces de mort.
 
Un homosexuel marocain du nom d'Abderrahim a récemment vu sa demande d’asile rejetée par le Royaume-Uni. Le jeune homme de 25 ans a fait sa demande en mai dernier après avoir fait l’objet d’insultes et de menaces de mort à cause de son orientation sexuelle. Après avoir essuyé un rejet de la part du Bureau de l’Intérieur (Home Office), il a fait appel. En vain: un tribunal a confirmé la décision du Home Office au début du mois.
 
Abderrahim, qui a été diagnostiqué séropositif au VIH en 2013, risque donc d’être expulsé au Maroc. Il a quitté le royaume après avoir tenté, avec d’autres activistes, de créer le collectif de défense des droits des homosexuels «Akaliyat» (Minorités). Mais les autorités se sont opposées à ce projet. Suite à quoi, de nombreux membres de ce qui allait être la première association pro-LGBT du Maroc ont suivi l’exemple d’Abderrahim.
 
Le jeune Marocain a d’abord cherché l’asile aux Pays-Bas, où il est arrivé en janvier dernier avec un visa Schengen valide. Mais les autorités néerlandaises l’ont envoyé au Royaume-Uni, car il avait un visa de ce pays qui avait été délivré plus récemment et avait une période de validité plus longue. Aujourd’hui, Abderrahim a peur de revenir au Maroc. «Pour moi, retourner au Maroc équivaut à retourner dans l’obscurité», a-t-il confié au Guardian.
 
L’homosexualité est punissable par la loi marocaine d’une peine de 6 mois à trois ans de prison et d’une amende. Ce qui n’est pas fait pour rassurer Abderrahim, un homosexuel «déclaré» et qui décrit sa vie à Casablanca, avant son départ du Maroc, comme un «cauchemar». Mais la décision judiciaire britannique indique que «les poursuites judiciaires contre les homosexuels [au Maroc] sont sporadiques» et que le requérant risque «au mieux» de subir le même type de harcèlement qu’il a déjà connu avant, rapporte The Guardian.
 
.h24info.ma

Voir les commentaires

Un homme gay arrêté en Indonésie partage son histoire de la prison

Publié le par justin

Un homme gay arrêté en Indonésie partage son histoire de la prison

La police a appelé les hommes homosexuels «écume» comme ils les ont arrêtés dans un sauna plus tôt ce mois-ci

L'un des centaines d'hommes rassemblés dans la répression contre la communauté LGBTI en Indonésie a raconté son histoire de prison.

Justin - pas son vrai nom - a été arrêté plus tôt ce mois -ci avec d'autres hommes homosexuels dans la capitale, Jakarta.

Son arrestation porte à plus de 200 le nombre d'hommes ciblés par la police lors de soirées gays et de saunas juste en 2017.

Justin a déclaré que la police était violente et intimidante quand ils ont attaqué le sauna.

"Ils ont crié" vous êtes tous des racailles ", a déclaré Justin à News Lens .

Un photographe de scène de crime a même eu le culot de suggérer qu'il aurait dû aller dans un salon de massage pour payer des relations sexuelles avec des femmes.

"Vous auriez pu vous rendre dans n'importe lequel de ces endroits et vous n'auriez pas eu ce problème", aurait dit le photographe à Justin.

Même s'il n'est pas illégal d'être gay en Indonésie, le pays subit une répression contre les personnes LGBTI.

Il y a eu plusieurs arrestations massives dans des soirées gays et des saunas , des lesbiennes ont été chassées de chez elles et dans le cas le plus médiatisé, deux jeunes hommes ont été condamnés à 85 coups de fouet pour homosexualité à Aceh .

La police a justifié les arrestations massives d'hommes homosexuels en utilisant la loi anti-pornographie du pays. S'il est reconnu coupable, Jason risque jusqu'à 10 ans de prison.

Soutien à Justin

Justin a déclaré depuis son arrestation qu'il s'est senti abandonné par la communauté LGBTI en Indonésie. Sur les réseaux sociaux, les hommes homosexuels ont dit qu'il était «un idiot» pour avoir été pris.

«Nous parlons d'une« communauté »LGBT», a-t-il déclaré.

Mais nous nous cachons. Nous ne nous aiderons pas mutuellement à rendre notre vie meilleure.

Heureusement, la famille de Justin a été d'un grand soutien depuis son arrestation, même s'ils ne savaient pas qu'il était gay. Mais il s'inquiète pour son avenir après sa sortie de prison.

Ma mère a pleuré pendant quelques semaines mais elle va bien maintenant. Je suis toujours son fils, dit-il.

«Quand je postule pour un emploi, ils vont me contacter et cela va arriver. Je dois me battre

Voir les commentaires

Egypte : l’hiver d’une jeunesse sacrifiée

Publié le par justin

Egypte : l’hiver d’une jeunesse sacrifiée

Droits de l’homme, homosexualité, justice sociale… Depuis le coup d’Etat du général Al-Sissi en 2013, les revendications de toute une génération sont réprimées, brisant les espoirs nés lors du printemps arabe.

«Vais-je émigrer en Italie ou en Grèce ? Je vais ramer et peu importe où j’arriverai, ce sera bien» ; «Tant que je suis inutile, personne ne peut se servir de moi» ; «Mon ami Ramadan va me casser le bras, comme ça, je ne ferai pas mon service militaire» ; «Je voudrais parler à une fille…» Ces petites phrases lapidaires font partie d’une vidéo d’un peu plus de cinq minutes qui fait le buzz en Egypte depuis cet été : Egyptian Misery. Dans un style poétique, épuré et drôle, un jeune cinéaste, Khaled Khella, dresse le portrait d’une génération urbaine désespérée, qui ne trouve plus sa place dans la société égyptienne. Misère sexuelle ou existentielle, chômage, désir de quitter le pays, ces histoires racontent un quotidien de frustrations dans une société qui s’est refermée sur la jeunesse depuis le coup d’Etat militaire de 2013, écrasant les rêves de changement politique et social issus du printemps arabe. «Tu ne peux rien faire : tu ne peux pas trouver de travail, tu ne peux pas avoir de petite copine et marcher avec elle dans la rue, tu n’as pas le droit de voyager. Peu importe ce que tu veux faire, c’est la misère», s’indigne le réalisateur au regard doux surmonté d’une casquette à l’envers.

Fady el-Sawy, qui travaille avec Khaled Khella, ajoute : «Nous sommes une génération sacrifiée économiquement, sexuellement et politiquement. On doit travailler si dur pour gagner un tout petit peu d’argent et vivre une vie normale.» Vivre une vie normale, c’était aussi le rêve de Gamal. Le jeune homme est confronté à un problème proprement masculin : pour pouvoir se marier, il doit offrir une parure en or à sa future femme. Quand il se rend chez les bijoutiers du vieux Caire islamique, il apprend qu’il lui faudra économiser l’équivalent de 1 000 euros pour quelques dizaines de grammes du précieux métal. Sans emploi fixe, il va repousser son mariage au risque de compromettre sa vie sentimentale. Selon l’agence gouvernementale de statistiques Capmas, le chômage frappe de plein fouet les jeunes Egyptiens : 79 % des chômeurs ont entre 15 et 29 ans. Or cette tranche d’âge représente 60 % de la population du pays. Gamal passe donc le plus clair de son temps au café. Entre deux cigarettes et un thé, l’homme estime qu’en fait, la principale difficulté, c’est le fossé qui sépare les jeunes de leurs aînés : «Ils ne nous attendent pas. On est un poids pour eux.»

Ce sentiment est largement partagé par Mohamed et sa bande de copains. Tous habitent le centre-ville et sont issus de la classe moyenne. Rivés sur Internet, ils apprennent le monde via les réseaux sociaux. Mais au-delà du resserrement récent des autorités autour de la jeunesse, ce sont les traditions qu’ils pointent du doigt. «Ce n’est pas facile d’être moi dans les rues du Caire, affirme l’homme de 22 ans. J’ai les cheveux longs et on me traite de femme. J’ai une petite amie et nous devons nous cacher pour nous voir. La notion de liberté est de plus en plus limitée.»

Assis à ses côtés, tirant sur un narguilé, Georges (1) ne mâche pas ses mots : «Ici en Egypte, je cumule deux handicaps. Je suis chrétien né dans un pays musulman, donc j’appartiens à une minorité religieuse. De plus, je suis gay, donc j’appartiens à une minorité sexuelle…» Depuis cet entretien, Georges est en fuite. Il est recherché par la police pour «débauche» et «atteinte aux bonnes mœurs». Le jeune homme est soupçonné d’avoir déployé un drapeau arc-en-ciel, symbole des homosexuels, le 22 septembre lors d’un concert au Caire du groupe libanais Mashrou’Leila.

Près de 60 personnes ont, depuis, été arrêtées pour le même motif et risquent une peine de trois à cinq ans d’emprisonnement. «L’homosexualité est une maladie et une honte qui doit être cachée avant d’être traitée. Nous appelons les homosexuels à dissimuler leurs défauts et leurs actes coupables, avant que nous ne parvenions à extirper le diable qui les habite», a déclaré Mahram Mohammed Ahmed, responsable du Conseil suprême pour la régulation des médias, à la suite du concert presque unanimement condamné par la presse égyptienne.

Rentrer dans le rang

Face à ce genre de propos, Mohamed se sent de plus en plus démuni, d’autant que, depuis mai, les autorités ont bloqué l’accès à plus de 400 sites d’information, dont celui de Mada Masr, site égyptien d’actualité plutôt critique vis-à-vis du pouvoir, et d’ONG de défense des droits de l’homme, notamment Human Rights Watch et Reporters sans frontières. Pour Mohamed et ses amis, s’en prendre ainsi au Web, c’est les contraindre un peu plus à rentrer dans le rang.

Pire encore, selon Fatma, universitaire au Caire et spécialiste des réseaux terroristes, qui ne souhaite pas donner son nom : «Une partie de la jeunesse, désespérée à cause de la répression d’Etat tous azimuts et du manque de perspectives économiques, est de plus en plus attirée par la dérive islamiste.» L’Etat islamique s’enracine depuis novembre 2014 dans une petite partie du Sinaï, dans le nord-est du pays. En trois ans, les combats ont fait des centaines de morts dans les rangs des forces armées, qui ne parviennent toujours pas à réduire cette rébellion. Et ce week-end, le terrorisme a de nouveau frappé le pays : une embuscade contre les forces de sécurité à 135 kilomètres au sud-ouest du Caire a fait des dizaines de morts et de blessés parmi les policiers et les militaires. Le réservoir de jeunes combattants semble inépuisable.

Les femmes

Le dernier film de Khaled Khella vient d’être récompensé au premier festival du film d’El-Gouna. En attendant des jours meilleurs, le réalisateur écrit un nouveau court métrage. Cette fois-ci, il décrira le malaise des jeunes Egyptiennes. Et dans une ville comme Le Caire, qui vient de se voir décerner la palme de la ville la plus difficile au monde pour les femmes - dans un rapport de la fondation Thomson Reuters -, le cinéaste ne devrait pas manquer d’histoires.

(1) Le prénom a été modifié.

liberation.fr

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 > >>