Pau : l’agression avait-elle un caractère homophobe ?
Agressé fin mai, un Palois est encore en soins intensifs. L’enquête ouverte déterminera s’il s’agit ou non d’un acte homophobe.
Un quadragénaire palois agressé le 28 mai, rue Bordenave d’Abère, à Pau, est encore hospitalisé en soins intensifs. Plongé dans le coma pendant une quinzaine de jours, il mettra, à l’évidence, du temps à s’en remettre. Si l’on en croit ses proches, il n’aurait jamais dû tenter de dialoguer avec ceux qui venaient de lui jeter à la figure des insultes homophobes.
Pour l’heure, l’enquête ouverte ne permet pas de dire si l’homosexualité a constitué clairement un prétexte à la violence. La victime, par ailleurs, n’a pas encore été entendue. Elle a été placée dès son admission à l’hôpital au sein du service de réanimation, et son état ne lui permettait pas, quoi qu’il en soit, de témoigner. À ce stade, tout semble encore flou. Seules les investigations en cours pourront déterminer le déroulé des événements avec le plus de précisions possibles.
Un choc à la tête
Il est autour de minuit, ce soir-là, quand le Palois quitte un restaurant du quartier du château avec un ami. Le repas a été arrosé. Les deux hommes prennent la direction de la place Gramont quand ils croisent un "petit groupe" d’individus. C’est à ce moment que le mot "pédé" aurait été lâché. La future victime, elle, veut discuter. Son camarade lui déconseille et lui demande de passer son chemin comme il le fait lui-même.
Le message de prudence n’est pas entendu. Le quadragénaire, lui, s’arrête. Que s’est-il passé ensuite ? D’après les premiers éléments, un coup de poing part. Le Palois tombe au sol, la tête percute le bord d’un trottoir. Son ami s’est un peu éloigné. Quand il se retourne, il est déjà trop tard. Les agresseurs prennent la fuite sans laisser d’adresse. La victime est inanimée. Les gestes de premiers secours sont pratiqués dans l’attente de l’arrivée des pompiers.
Trois agressions en un an ?
"Son pronostic vital était engagé", raconte ce proche. "C’est terrible. C’est quelqu’un qui n’a jamais eu de problème. À ce jour, même s’il va mieux, on ne sait pas combien de temps il lui faudra pour se rétablir". Une plainte a été déposée par le frère de la victime quelques jours après l’agression.
"J’ai été informé d’un soupçon d’homophobie dans cette affaire et, pour moi, c’est une préoccupation", commente Marc Cabane, l’adjoint au maire chargé de la sécurité. "J’ai demandé de vérifier si d’autres actes de cette nature avaient eu lieu."
De son côté, le président de l’association Arcolan, Jérôme Masegoza, qui milite en faveur des gays et des lesbiennes, a eu connaissance d’une autre agression à Pau, en mai, dans le centre-ville et se prépare à se constituer partie civile. "Je n’étais pas au courant de celle du 28 mai. En un an, à Pau, ce serait la troisième agression physique. Si on ajoute les actes verbaux et l’homophobie au travail, on peut dire que plusieurs dizaines de cas nous sont remontés à l’échelle du département, en une année."
sudouest.fr
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