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UN ZUMBATHON POUR DÉNONCER L’HOMOPHOBIE

Publié le par justin

UN ZUMBATHON POUR DÉNONCER L’HOMOPHOBIE
(TROIS-RIVIÈRES) VICTIME D'UNE AGRESSION À CARACTÈRE HOMOPHOBE LORS DU DERNIER FESTIVAL WESTERN DE SAINT-TITE, MATHIEU GRÉGOIRE DÉSIRE FAIRE UN PIED DE NEZ À SON AGRESSEUR AINSI QU'À L'HOMOPHOBIE ET L'INTIMIDATION EN ORGANISANT UN ZUMBATHON RÉUNISSANT QUELQUES CENTAINES DE PERSONNES.

Grand passionné de zumba, Mathieu Grégoire est également instructeur de cette discipline alliant la danse et l'exercice physique. Lorsque le jeune homme, aidé de l'instructrice de zumba Mélanie Desaulniers, de la Fondation Jasmin Roy ainsi que de l'organisme Gris Mauricie-Centre-du-Québec, a souhaité tenir un événement pour dénoncer l'homophobie et l'intimidation, l'idée d'un zumbathon est venue tout naturellement.

«L'idée vient de Mélanie Desaulniers. Elle est impliquée dans le domaine du zumba et elle a été grandement touchée par ce qui m'est arrivé. Les instructeurs de zumba, nous sommes une grande famille. Lorsqu'on touche à un membre de cette famille, on touche à toute la famille», explique Mathieu Grégoire. «On veut faire avec les événements horribles [de Saint-Tite] quelque chose de positif.»

Des centaines de personnes sont donc attendues le 7 novembre prochain au CAPS de l'UQTR dès 19 h 30. Cet événement promet d'être très festif et haut en couleur. Plusieurs instructeurs de zumba, dont Mathieu Grégoire, animeront cette soirée de danse sportive où les couleurs de l'arc-en-ciel, les couleurs de la fierté gaie, seront à l'honneur. Lundi soir, près de 50 personnes étaient déjà inscrites sur la page Facebook de l'événement Zumbathon contre l'homophobie et l'intimidation. Les billets de cette soirée au profit de la Fondation Jasmin Roy et de l'organisme Gris Mauricie-Centre-du-Québec sont d'ailleurs déjà disponibles au coût de 20 $ en prévente.

«Si on peut réunir 300 personnes, nous aurons un très beau zumba. [...] Les gens qui seront présents vont avoir entendu parler de l'agression et vont avoir envie de s'exprimer. Le zumbathon est là pour dénoncer haut et fort l'homophobie. Nous sommes une famille et on va dire au gars [à l'auteur présumé de l'agression] que c'est un ... de cave et que nous, on trippe», lance celui qui est devenu bien malgré lui un symbole de la lutte contre l'homophobie. «On devrait faire deux ou trois heures de zumba. Et le zumba, c'est à la base un party

Bien que le premier zumbathon contre l'homophobie et l'intimidation n'ait pas encore eu lieu, Mathieu Grégoire souhaite déjà en faire un rendez-vous annuel. «Ça pourrait devenir encore plus gros. Je sais qu'un simple zumbathon n'arrivera pas à lui seul faire changer les mentalités. Ce n'est qu'une petite bataille dans la guerre à l'homophobie qui a lieu présentement», ajoute le jeune homme.

Considérant que l'homophobie n'a aucunement sa raison d'être, Mathieu Grégoire a été invité par l'organisme Gris Mauricie-Centre-du-Québec à présenter des conférences devant des adolescents du secondaire. Il s'agit d'une difficile épreuve que le jeune homme souhaite affronter, tant il est convaincu que cela permettra de lutter contre la haine. «La lutte à l'homophobie me tient vraiment à coeur. Si je peux faire changer les mentalités en racontant mon histoire, je vais le faire», note-t-il. «Pour en avoir vécu moi-même, je peux dire que l'homophobie est très présente et très agressive au secondaire. Je trouve ça intéressant de pouvoir faire la différence, même si c'est intimidant aller devant une classe d'adolescents.»

Éternel optimiste, Mathieu Grégoire rêve du jour où le mot homophobie soit retiré des dictionnaires, car dénué de sens, au profit des livres d'histoire.

Sauvagement agressé par un homme lors du Festival western de Saint-Tite alors qu'il marchait sur la rue [l'enquête de la Sûreté du Québec se poursuit], Mathieu Grégoire se remet encore des conséquences de ces événements. Si son oeil au beurre noir a presque entièrement disparu depuis, il vit encore avec les contrecoups de sa commotion cérébrale.

«J'ai besoin de vraiment beaucoup de sommeil. Ç'a beaucoup de liens avec les impacts de la commotion. Quand je donne des cours de zumba, je suis plus fatigué et un peu étourdi», confie-t-il en précisant également qu'il demeure stressé depuis les événements. «J'ai d'ailleurs fait des démarches auprès du Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) et de l'Indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC).»

.lapresse.ca

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