SUÈDE LES VICTIMES MASCULINES DE VIOL ONT LEUR CLINIQUE
Stockholm vient d'ouvrir un centre d'urgence pour les hommes, les ados et les trans violés – une première. Objectif: briser le silence et mieux connaître cette réalité cachée.
Södersjukhuset, un des plus grands hôpitaux de Scandinavie, s’est lancé dernièrement dans un projet présenté comme unique au monde. Il offre désormais un centre destiné aux hommes et aux trans victimes d’agressions sexuelles. L’établissement propose déjà la plus grande clinique du pays pour les femmes victimes de viol. Elle accueille 600 à 700 patientes par année, rapporte TheLocal.se. Quant aux services pour les hommes, ils «seront gratuits et proposés 24h sur 24, toute l’année», précise Marie Ljungberg Schött, une élue locale chargée des services médicaux d’urgence.
Le centre a le soutien de RFSU, un organisme qui œuvre pour la santé et l’éducation sexuelles. L’an dernier, une de ses études avait relevé le manque de structures d’écoute et de soins pour les hommes abusés sexuellement. En 2014, la Suède a répertorié 370 cas d’agressions sexuelles sur des hommes ou des garçons, selon des statistiques officielles, mais le chiffre est probablement sous-estimé. L’ouverture de cette nouvelle structure permettra de mieux connaître cette réalité.
SOUHAITABLE EN SUISSE
La Suisse, où le viol n’est même pas reconnu pénalement pour les hommes, a enregistré l’an dernier 538 cas d’atteintes à l’intégrité sexuelle sur des personnes de sexe masculin (enfant compris), note «20 Minuten». Mais ce type de violence est encore tabou, comme l’explique Lorenzo, un trentenaire abusé dans son adolescence: «A l’époque, on m’avait assuré que ce n’était pas grave. Puis, quand j’ai fait mon coming-out, on m’a dit que ces abus, je les avais appréciés.»
Un centre d’accueil pour les victimes masculines serait souhaitable en Suisse, souligne Elsbeth Aeschlimann, d’Opferberatung Aide aux victimes) Zürich. Toutefois, la récolte de fonds pour un tel projet s’avérerait difficile, «car la société a toujours l’image de l’homme comme auteur et non comme victime de violence.»
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