ÇA SE PASSE EN EUROPE : LES MARIAGES HOMOSEXUELS À L’ÉTRANGER NE SERONT PAS RECONNUS EN ITALIE
LA DÉCISION PRISE PAR LE CONSEIL D’ETAT SUSCITE LA POLÉMIQUE SUR SON IMPARTIALITÉ ET ENFLAMME UN DÉBAT DÉJÀ TENDU.
Le contrat d’union civile pour les couples homosexuels est la prochaine réforme que Matteo Renzi souhaite faire adopter d’ici à la fin de l’année. Elle répondrait à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui, le 21 juillet dernier, exigeait que Rome offre « un cadre juridique spécifique pour reconnaître et protéger les unions entre personnes du même sexe ». Et la très catholique Italie, même si elle l’est de moins en moins, ne prend pas la direction du mariage. A l’arrêt des juges de Strasbourg répond celui duCONSEIL d’Etat à Rome. Les mariages homosexuels contractés à l'étranger ne peuvent pas être reconnus dans la péninsule, ce qui revient à annuler ceux inscrits dans les registres municipaux de Rome, Milan, Bologne ou Naples.
Angelino Alfano, le ministre de l’intérieur de Matteo Renzi à la tête du petit parti Nouveau centre droit en quête de visibilité, exulte. « Que ce soit clair : le mariage entre deux personnes du même sexe n'est pas envisagé dans la loi italienne, donc les retranscriptions réalisées par des maires locaux sont illégales », a-t-il déclaré.
En plus de l’Eglise catholique, il peut compter sur l’appui des magistrats. De certains magistrats… catholiques. La polémique autour de l’impartialité duCONSEIL d’Etat a explosé. Le collège des cinq juges à avoir pris la décision est dirigé par un membre de l’Opus Dei et l’un d’entre eux se définit même « catholique » sur son profil Twitter. Un profil épluché ces dernières heures par les internautes, où apparaissent tweets et retweets en faveur de la famille traditionnelle, contre le mariage gay dont certains de la « Manif pour tous ».
De quoi déclencher à la fois les doutes sur ses affirmations de prise de décision non-idéologique et la colère des défenseurs des droits des homosexuels. Le débat et les polémiques sur les unions civiles ne fait que commencer en Italie et divise profondément chaque camp politique. Pas sûr que Matteo Renzi ne fasse adopter cette réforme aussi facilement et rapidement que ses précédentes.
ÇA SE PASSE À STRASBOURG : AU PARLEMENT EUROPÉEN, LES VOTES FANTÔMES DE MARINE LE PEN
« Fraude au règlement », voilà l’accusation qui pourrait valoir à Marine Le Pen une enquête officielle du Parlement européen. La présidente du Front National est en effet soupçonnée de s’être fait remplacer pour des votes au sein de l’hémicycle, alors qu’elle avait quitté les lieux. Une pratique interdite, dénoncée par un tweet par le président desCONSERVATEURS européens (PPE), l’Allemand Manfred Weber, qui a demandé le lancement d’une procédure contre la dirigeante d’extrême droite.
Le lièvre a été levé par une eurodéputée suédoise PPE, Anna Maria Corazza, qui a d’abord vu le député FN Nicolas Bay voter à laPLACE de sa présidente quand celle-ci s’est absentée quelques minutes, avant que le populiste néerlandais Marcel de Graaff le fasse à son tour après que Marine Le Pen avait définitivement quitté l’hémicycle.
Cette dernière a réagi en fin de journée en indiquant ne « pas être du tout au courant ». « Après deux heures quinze de votes, j’ai quitté monPOSTE. Si ces faits sont avérés, cette personne devra en répondre », a-t-elle indiqué. De fait, de source parlementaire, c’est davantage Marcel De Graaf qui risque des sanctions dans cette histoire, sauf s’il peut être prouvé que Marine Le Pen l’a sciemment laissé voter à sa place.
En tout, ces « votes fantômes » de la présidente du FN seraient compris entre 10 et 20 sur la séance, guère plus. Pourquoi alors une telle combine, si celle-ci est confirmée, pour un nombre de votes si réduit et alors que la dirigeante avait déjà voté pendant deux heures avant ? L’explication est peut-être à aller chercher dans la hantise des statistiques qui gagne tous les eurodéputés. Ces derniers sont maintenant dans le radar de plusieurs sites internet (MEPranking.eu et votewatch.eu) qui scrutent l’activité de tous les parlementaires. Pour chacun d’eux, ces plateformes recensent le taux de présence, le nombre de votes, le nombre de rapports etc. Ces initiatives très louables ont néanmoins des effets pervers : chaque député se sent désormais obligé de « gonfler » à tout prix ses statistiques individuelles, pour ensuite pouvoir dire à ses électeurs ou aux journalistes combien il est consciencieux à Bruxelles. Plus on participe à des votes, plus cela prouve qu’on travaille, dans cette logique. Voilà pourquoi ces chiffres - qui ne sont pourtant qu’un indicateur très imparfait de l’implication réelle des eurodéputés - ont pris uneIMPORTANCE démesurée.
ÇA SE PASSE EN SUÈDE : DES MIGRANTS DÉÇUS DE LEUR ACCUEIL REFUSENT DE DESCENDRE DE LEUR BUS
Posés en pleine nature, les jolis chalets de bois duVILLAGE VACANCES de Limedsforsen font le bonheur des pêcheurs et les cueilleurs de baies. Mais ils ont plongé dans le désarroi la quinzaine de migrants irakiens et syriens arrivés, dimanche, dans cet endroit reculé. Déçus par leurs conditions d'accueil, ils refusent depuis trois jours de descendre du bus, obligeant les huissiers à intervenir, selon les autorités. « Il y a 14 personnes à l'intérieur et autour des bus qui ne veulent pas s'installer » dans les chalets qui leur ont été alloués, a confié une responsable de l'Agence des migrations, Maria Löfgren. Impatiente de récupérer ses bus immobilisés, « laCOMPAGNIE DE TRANSPORT a fait appel aux huissiers ».
Une soixantaine de réfugiés syriens et irakiens étaient arrivés à Limedsforsen, non loin de la frontière norvégienne, où ilsDEVAIENT résider en attendant l'examen de leur demande d'asile. Une vingtaine d'entre eux, s'estimant abandonnés au milieu des forêts, ont refusé, exigeant d'être conduits dans une grande ville ou de repartir en Allemagne. « Ils nous disent qu'on va vivre ici, mais ça n'est pas possible pour tout le monde. Il y a des enfants et une femme enceinte, il fait trop froid, il n'y a ni magasins ni médecin », a expliqué Hadeel Waez, un migrant de nationalité syrienne, à la chaîne de télévision SVT.
La Suède reçoit chaque semaine près de 10.000 réfugiés et ses structures d'accueil sont saturées, au point que des campements de tentes sont en cours d'installation. « Avec un nombre d'arrivées qui ne cesse de croître, c'est sûr que les logements que nous trouvons sont de plus en plus éloignés des villes », a reconnu Maria Löfgren, soulignant que de tels cas de refus étaient très rares.
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