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TURQUIE : UN ESCALIER AUX COULEURS DE L’ARC-EN-CIEL DÉTRUIT À ISTANBUL

Publié le par justin

TURQUIE : UN ESCALIER AUX COULEURS DE L’ARC-EN-CIEL DÉTRUIT À ISTANBUL

En 2013, Istanbul et quelques dizaines d’autres villes turques se couvraient d’arcs-en-ciel. La nuit, munis de pots de peinture de toutes les couleurs, les habitants peignaient des escaliers et certains passages. Un mouvement artistique qui était devenu un mouvement politique : la poursuite, plus calme, des protestations de la place Taksim.

Un commerçant de 64 ans, Huseyin Cetinel, ancien ingénieur des eaux et forêts a commencé à peindre en bleu et vert les premières marches d’un grand escalier voisin, dans le quartier de Cihangir, qu’il trouvait « triste ». Il s’agissait de « faire sourire les passants », a-t-il expliqué.

Puis il a continué, avec l’aide d’un ami, jusqu’au sommet.Très rapidement, des agents municipaux sont arrivés, et ont tout repeint en gris : La « Rainbow war » est déclarée et ce qui devait être une simple opération d’embellissement est rapidement devenu une question politique.
Le Conseil municipal a réagi nerveusement peu de temps après les protestations populaires qui ont secoué la Turquie autour du projet de réaménagement du parc Gezi en cherchant à faire disparaître ce dérangeant symbole

Le mouvement protestataire de 2013 en Turquie débute le 28 mai à Istanbul par un sit-in d’une cinquantaine de riverains auxquels s’associent rapidement des centaines de milliers de manifestants dans 78 des 81 provinces turques.

Les mouvements de protestations sont initialement menés par des écologistes et des riverains qui s’opposent à la destruction du parc Taksim Gezi. Ce parc qui est l’un des rares espaces verts du centred’Istanbul doit disparaître dans le cadre du Projet de piétonisation de la place Taksim. Ce projet immobilier prévoit la reconstruction de la caserne Taksim, un bâtiment historique démoli en 1940 devant accueillir un centre commercial. Les manifestations s’intensifient à la suite de la violence de la charge de la police pour déloger un groupe occupant le parc. Les protestations se sont généralisées avec des revendications anti-gouvernementales.
Les réseaux sociaux ont rapidement pris la tête d’un mouvement de résistance et, quelques jours plus tard, il y avait des manifestations de rue de personnes munies de pinceaux à la main dans de nombreuses régions de Turquie.
Depuis, les escaliers étaient vraiment devenus le symbole de la résistance contre le gouvernement et un signe visible de la tolérance des homosexuels et des transsexuels. Une situation malvenue pour les autorités politiques qui sont de plus en plus contestées dans les urnes et dans la rue.
Lundi, un engin de travaux a commencé la démolition de l’escalier, suscitant l’indignation sur les réseaux sociaux.

Cette réaction intervient quelques semaines la violente répression par la police de la gay pride d’Istanbul.
L’administration s’est justifiée en arguant qu’elle voulait effectuer des mesures de rénovation d’équipements du quartier situés sous l’escalier touchant le gaz, l’électricité et les égouts.

Des discussions ont apparemment été nouées par l’administration avec les résidents du district concernant des réparations urgentes à l’issue desquelles il aurait aussi été négocié de reconstruire le fameux escalier.
»Les escaliers seront peints à nouveau et seront encore plus beau que ce qu’ils étaient déjà », ont promis les défenseurs de l’escalier arc-en-ciel.

http://i-man.fr/homophobie/turquie-un-escalier-aux-couleurs-de-larc-en-ciel-detruit-a-istanbul/

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