Dans le Doubs IL TORTURE SON POTE POUR EXORCISER SON HOMOSEXUALITÉ
Un jeune homme de 25 ans a été condamné vendredi par la Cour d'assises de Lons-le-Saunier. Les faits s'étaient déroulés à Tarcenay (Doubs), un village entre Besançon et la frontière suisse. J. entretenait depuis quelques mois une relation «ambiguë» avec un de ses potes. Jusqu'à une soirée arrosée de juillet 2012, où ce dernier avait tenté un geste amoureux. En guise de réponse, l'apprenti cuisinier lui avait fait subir un calvaire. «Brûlures, strangulations, coupure avec un tesson de bouteille, menaces avec une tronçonneuse, jusqu’à l’acte ultime: un coup de couteau porté à l’abdomen», rapelle la «Voix du Jura». Grièvement blessée, la victime avait échappé de peu à la mort. «Je n’y crois pas au crime passionnel. La seule façon qu’a trouvé J. pour rompre ce qu’il ne voulait pas être, c’est à dire homosexuel, était la violence», a commenté son avocat. J a écopé en appel de 20 ans de réclusion, comme en première instance.
Une nouvelle fois, S. a revécu cette nuit de torture. Une nuit qu’il n’a jamais vraiment quitté. « Depuis les faits, il revit chaque jour ce qu’il a vécu. Il est en proie à des cauchemars, de l’anxiété, des conduites d’évitement », a témoigné son avocat. Apparaissant bouleversé et en larmes, scrutant à de nombreuses reprises son tortionnaire, au cours du procès, il a pourtant tenu le coup jusqu’au bout. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 3 juillet 2012, à Tarcenay, dans le Doubs. Ce soir là, deux amis d’une vingtaine d’années, entretenant une relation ambiguë depuis cinq mois se retrouvent au domicile de l’accusé. J. aurait des difficultés à assumer son homosexualité et n’aurait pas supporté certains gestes de son « ami ». Alors qu’il tente de partir, l’accusé le retient de force et lui inflige un véritable calvaire. Les coups de pieds succèdent aux gifles, et laissent la place à des actes barbares : brûlures, strangulations, coupure avec un tesson de bouteille, menaces avec une tronçonneuse, jusqu’à l’acte ultime : un coup de couteau porté à l’abdomen. Ce vendredi, les débats portaient sur l’intention de tuer.
L’avocat de l’accusé qui insistait sur le volet sentimental de l’affaire n’a pas été entendu. « Je n’y crois pas au crime passionnel. La seule façon qu’a trouvé J. pour rompre ce qu’il ne voulait pas être, c’est à dire homosexuel, était la violence. J. a fait venir S. pour le traiter comme une chose. Pour lui faire mal, pour lui faire peur, puis le tuer », a argué l’avocat général, évoquant aussi la dangerosité de l’accusé, relevée par les différents experts appelés à la barre.
Après trois jours de débats, le verdict a été rendu dans l’affaire des tortures du Doubs ce vendredi. Comme en première instance, le jeune accusé a été condamné à 20 ans de réclusion, à une période de sureté des deux tiers, un suivi sociojudiciaire de dix ans, une injonction de soins, la réparation des dommages, l’interdiction de voir la victime et de venir dans le département du Doubs.
voixdujura.fr
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