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«JeremstarGate» : un jeune homme annonce à «Libération» une deuxième plainte contre Pascal Cardonna

Publié le par justin

«JeremstarGate» : un jeune homme annonce à «Libération» une deuxième plainte contre Pascal Cardonna

Après la révélation par «l'Obs» d'une plainte pour «viol sur mineur», le proche de Jeremstar est accusé par une deuxième personne d'avoir eu une relation sexuelle tarifée à 14 ans avec elle. Son avocat annonce le dépôt d'une plainte. Cardonna rejette les accusations en bloc.

De la toile au parquet. Le «JeremstarGate» a commencé en début de semaine dernière, sur les réseaux sociaux. Une affaire de rivalité, sur fond de téléréalité, entre deux «snapchateurs» (adeptes de la plateforme d’échanges de photos et de vidéos, Snapchat), «Jeremstar» et «Aqababe». Au nom du second, une interlocutrice nous avait prévenus : «Ça part d’une histoire qui peut vous paraître infantile.» Ce n’est plus vraiment le qualificatif qui nous vient à l’esprit, au vu de la gravité des accusations, et de la tournure prise par l’affaire, devenue une guerre judiciaire entre le spécialiste de la téléréalité, Jérémy Gisclon dit Jeremstar, son ami Pascal Cardonna dit «Babybel», et les accusateurs des deux hommes.

Tout commence mard 16 janvier, quand, accusant Jeremstar de lui avoir «volé» un scoop concernant la relation entre deux célébrités de la téléréalité, le snapchateur Aqababe publie une vidéo de Jeremstar en train de se masturber. Il attaque ensuite son rival en s’en prenant à un de ses proches, Pascal Cardonna. Salarié de Radio France, ce quinquagénaire est un personnage récurrent de l’univers de Jeremstar et de ses vidéos sur Snapchat, où il apparaît sous le surnom de «Babybel». Aqababe publie des échanges scabreux que d’autres jeunes hommes auraient eu avec Cardonna. Depuis, les accusations se multiplient sur les réseaux sociaux contre Babybel, affirmant qu’il aurait eu des relations sexuelles avec des mineurs, voire se serait servi de Jeremstar pour attirer chez lui de jeunes garçons.

Une semaine plus tard, l’affaire a quitté les seuls réseaux sociaux et vire au grand déballage. Selon nos informations, Pascal Cardonna pourrait bientôt être visé par deux plaintes distinctes. L’Obs révélait ce matin qu’un jeune homme dénommé Annoir avait porté plainte contre Babybel. Contacté par Libération, le jeune homme d’une vingtaine d’années nous confirme avoir déposé plainte, lundi 22 janvier, auprès du parquet de Nîmes, contre Pascal Cardonna pour corruption de mineurs, agression de mineurs et abus de faiblesse, et contre Jérémy Gisclon pour complicité de tous ces chefs d’accusation. L’avocat d’Annoir, Me Benamghar, explique que la plainte a été «écrite et envoyée au parquet», lundi. Libération n’a pas pu joindre le parquet de Nîmes pour confirmation de l’enregistrement de la plainte.

«Pression psychologique»

«Il y aura d’autres plaintes, environ une dizaine, peut-être une vingtaine», assure Annoir à Libération. Il raconte que d’autres personnes viennent encore vers lui avec des témoignages concordants sur les pratiques illicites imputées à Pascal Cardonna. «Il faut vérifier la recevabilité» des éléments collectés par Annoir, relativise son avocat, avant d’envisager que d’autres personnes portent plainte.

Mardi 23 janvier, un nouveau plaignant s’est manifesté auprès de Libération. Un jeune homme nommé Jason a déclaré à Libération qu’il déposerait à son tour plainte auprès du parquet de Nîmes, demain ou dans les jours à venir, pour corruption de mineur et abus de faiblesse, contre Pascal Cardonna. Au téléphone, Jason affirme qu’il avait 14 ans lors de sa première rencontre avec Babybel, en 2011. Il aurait eu avec lui une relation sexuelle dont il dit qu’elle était «rémunérée». Quand nous lui demandons s’il était consentant, il répond «oui, si tant est qu’on puisse être consentant à 14 ans».

Il dit n’avoir ensuite plus jamais eu de relations sexuelles avec Pascal Cardonna. Mais celui-ci l’aurait gardé dans son «harem» pendant un certain temps, selon les mots de Jason: «Il a réussi à me manipuler, à faire que j’aille toujours dans son sens, c’était une véritable pression psychologique.» Agé aujourd’hui de 21 ans, il raconte avoir finalement «pris son indépendance» vis-à-vis de Cardonna.

«Trous noirs»

Surtout, Jason, raconte les soirées auxquelles il aurait participé, chez Pascal Cardonna. «A chaque fois, un jeune y passait, lâche Jason. Il avait toujours une cible, soit qu’il avait amenée, soit qu’il choisissait parmi les garçons qu’il nous demandait d’inviter : il se servait de nous comme appât.» Selon Jason, les «cibles» de Babybel, avec qui il aurait eu des relations sexuelles, avaient entre 14 et 16 ans.

Le jeune homme pense avoir été drogué lors de ces soirées : «Il y avait de l’alcool à chaque fois. Mais parfois on en buvait peu, et on avait des trous noirs, on oubliait ce qu’il se passait.» C’est ce qui serait arrivé à Annoir, qui se serait réveillé alors que Pascal Cardonna lui faisait, sans son consentement, une fellation, a raconté le jeune homme à l’Obs.

Les relations sexuelles étaient «souvent» rémunérées avec de l’argent, selon Jason. «Parfois» en nature : «Il nous donnait un iPhone, un iPad, ou nous promettait de rencontrer Jeremstar ou d’autres personnalités de la téléréalité», détaille l’accusateur de Pascal Cardonna. Maître Blondieau, l’avocat du jeune homme affirme à Libération que la plainte est en cours de rédaction et sera déposée «demain ou dans les jours qui viennent».

«Dévasté»

Contacté, Cardonna n’a pas répondu à nos questions. Son avocat, MeDubourd, dément la totalité des accusations, que ce soit celles portées par Annoir ou par Jason. «Mon client n’a jamais eu de relations sexuelles» avec Annoir ou avec des mineurs, explique par téléphone maître Dubourd… qui a refusé de commenter les allégations de Jason, étant donné l’absence de plainte formelle à ce jour.

Par ailleurs, Pascal Cardonna a contre-attaqué en portant lui-même plainte contre son accusateur. Selon l’avocat du salarié de Radio France, Annoir lui aurait envoyé un mail, et se serait rendu à son domicile, samedi 20 janvier au soir : «Il s’est introduit, en voiture, avec trois malabars sur le parking de la résidence de mon client.» Il y aurait eu, selon MDubourd, plusieurs voisins témoins de la scène. L’avocat explique, mardi soir, à Libération, envisager de porter plainte contre Annoir pour mise en danger de la vie d’autrui, tentative d’intrusion, et «peut-être même tentative de meurtre».

Au téléphone, Annoir nie en bloc ces accusations: «Je ne vois pas pourquoi j’aurais fait ça. On est en pleine procédure, j’attends que la justice fasse son travail.» 

Du côté de Jeremstar, on qualifie également Annoir d'«affabulateur». La conseillère en communication du spécialiste de la téléréalité affirme que son client, «dévasté» par les accusations, ne «cautionne pas, si tant est que cela soit avéré, que Pascal Cardonna ait pu se servir de lui pour inviter de jeunes hommes». Si cela a bien eu lieu, Jeremstar affirme par le biais de sa conseillère qu’il n’était pas au courant. Il a cependant pris ses distances avec Pascal Cardonna.

Comme nous l’écrivions la semaine dernière, des plaintes ont déjà été déposées par Jeremstar et Babybel. Le premier pour atteinte à l’intimité de la vie privée, à cause de la diffusion d’une vidéo de lui en train de se masturber. Une enquête a été ouverte à Paris. La semaine dernière, Pascal Cardonna avait également déposé plainte pour diffamation et atteinte à la vie privée auprès du parquet de Nîmes, où il réside.

Saisie à de multiples reprises par les différentes parties de cette affaire, c’est donc la justice qui devra établir les responsabilités des uns et des autres. Jeremstar, enfin, s’est exprimé dans la soirée dans un énième communiqué diffusé sur Twitter adressé à ceux «qui s’interrogent sur [son] silence».

 

Tard mardi soir, le spécialiste de la téléréalité a précisé sa position dans un communiqué: «Peut-être n’ai-je pas été assez clair sur ce point, mais je me désolidarise totalement de Pascal Cardonna. s’il s’avérait à l’avenir , qu’une seule - et je dis bien une seule - des ignominies qu’on lui reproche soit vraie, je m’engage solennellement à aider la justice à soutenir ses éventuelles victimes», écrit le chroniqueur de C8. Et de réaffirmer : «Je suis innocent . Je suis à bout. J'aimerais dire une fois pour toutes que le "JeremstarGate" n’existe pas. Le "CardonnaGate" existe. Aucun doute n’est possible à ce sujet désormais, mais c’est à la justice de se prononcer».

 

 

 

.liberation.fr

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