Un an après la tuerie d'Orlando, un père n'a pas réclamé le corps de son fils parce qu'il était gay
Le 12 juin 2016, 50 personnes ont été abattues au Pulse, boîte de nuit gay située à Orlando, en Floride. Un an après, le corps d'une des victimes n'a toujours pas été réclamé par son père.
Un an jour pour jour après le massacre d'Orlando, aux Etats-Unis, certaines blessures n'ont pas cicatrisé. Tandis que certaines familles ont dû patienter plus de 24 heures après le drame pour obtenir des nouvelles d'un proche présent dans la boîte de nuit gay Pulse, en Floride, le corps d'une des victimes n'a toujours pas été réclamé, révèle The Advocate.
Le 12 juin 2016, 50 personnes ont été froidement abattues par un terroriste se réclamant de Daesh, alors qu'elles faisaient la fête: il s'agit de la pire fusillade de l'histoire des Etats-Unis. Pourtant, malgré le drame et le choc national, un père n'a toujours pas accepté l'homosexualité de son enfant, mort ce soir-là. Il n'est même pas allé identifier le corps à la morgue.
"Que faisait notre fils dans ce club avec cet homme?"
Pour la communauté LGBT, l'histoire du rejet de ce fils homosexuel continue de remuer des sentiments bien familiers. La journaliste Maria Padilla, qui a relaté les faits sur son site internet Orlando Latino, tente de trouver des explications. Selon elle, la tragédie d'Orlando a aussi mis en lumière les stigmates sociaux qui empoisonnent les familles conservatrices de Porto Rico, d'où était originaire la victime. Maria Padilla a cependant choisi de ne pas révéler le nom de l'homme dont le corps n'a pas été réclamé, ni le nom du père, afin de ne pas exposer à nouveau la famille.
The Advocate rapporte que la commissaire d'Orlando, Patty Sheehan, n'a pas cessé de répondre aux questions des familles des victimes, et plus particulièrement sur l'orientation sexuelle, devenue un sujet dominant. De nombreux parents lui ont ainsi demandé "Que faisait notre fils dans ce club avec cet homme?".
L'homosexualité taboue dans la communauté porto-ricaine
En outre, une grande partie des personnes tuées dans ce club étaient issues de la communauté porto-ricaine de la ville:
"En Amérique latine, l'homosexualité n'est pas acceptée", affirme la commissaire. "Il y a beaucoup de machisme. Différents niveaux de pression en découlent".
Malgré cette analyse, Patty Sheehan a été surprise d'apprendre qu'un père refuse encore de réclamer son enfant. Après avoir enquêté, celle-ci a découvert qu'avant la tuerie, l'homme n'était pas au courant de l'homosexualité de son fils. Finalement, c'est la sœur qui a décidé de se présenter aux autorités pour accepter le corps.
Les autres difficultés rencontrées par les familles des victimes
La ville d'Orlando a promis que toute victime du Pulse serait enterrée ou incinérée, si nécessaire, au cimetière de Greenwood, propriété de la ville.
Mais certaines familles ont rencontré d'autres difficultés, toujours liées à l'orientation sexuelle. Ainsi, la famille de Shane Tomlinson, chanteur dans les clubs d'Orlando, n'a pas immédiatement trouvé d'église acceptant d'organiser les funérailles: "Ils ne voulaient pas faire de cérémonie car il était gay", a raconté la mère sur CNN.
Les parents divorcés, eux, se battent à propos de l'endroit où sera inhumée la dépouille de leur enfant. Le père de l'un d'entre eux voulait ramener le corps à Porto Rico, et l'enterrer dans le caveau familial. Le souhait de la mère, habitante d'Orlando, était de l'enterrer au cimetière de Greenwood, aux Etats-Unis.
"Cela a créé beaucoup de drames, surtout lorsque les parents sont en guerre", poursuit la commissaire Patty Sheehan. "Certains parents ont accepté le fait que leur enfant était gay, d'autres non. Il existe au moins quatre situations dans lesquelles un parent a accepté, l'autre non. Cela n'arrive que dans la communauté LGBTQ. C'est horrible".
bfmtv.com
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